50 Maliennes inspirantes – Fatoumata Kébé : Interstellaire

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali…

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali sur le plan sportif ou artistique. Par leur courage ou leur créativité, ce sont des femmes qui inspirent. Une édition spéciale en ce mois de la femme, rend hommage à 50 figures féminines qui portent les couleurs du Mali au delà de ses frontières. Parmi elles, Fatoumata Kébé.

À 35 ans, l’astrophysicienne franco-malienne Fatoumata Kébé a un credo : nettoyer l’espace. Depuis 2012, elle s’intéresse à la question des débris spatiaux afin de mieux la comprendre et d’y apporter des solutions. Elle rédige une thèse intitulée « Étude de l’influence des incréments de vitesse impulsionnels sur les trajectoires de débris spatiaux ». Fatoumata est opiniâtre et sait ce qu’elle veut. Depuis toute petite elle a la tête tournée vers l’espace. Née en France, elle découvre les à l’âge de 8 ans encyclopédies astronomiques de son père et tombe tout de suite sous le charme des merveilles de l’univers. Elle décide alors d’orienter ses études, pour le moins brillantes, vers ce domaine. Elle a un Master en mécanique des fluides, un Doctorat en astronomie (2016) et a passé une année au Japon pour se familiariser avec les nanosatellites. Afin de démystifier l’astronomie auprès des jeunes et de susciter des vocations, elle a lancé une association permettant d’en parler. Elle donne aussi de son temps à des associations comme Femmes et Sciences et Women in Aerospace, afin de militer pour la sensibilisation et l’implication des femmes dans les sciences de l’exploration spatiale. Mais Fatoumata Kébé ne pense pas qu’à l’espace. Au Mali, elle est également à la tête de Connected Eco, projet qu’elle a mis sur pied pour protéger l’environnement de l’agriculture intensive, notamment les exploitations agricoles de Kersignané Diafounou, dans la région du Kayes, d’où elle est originaire. Elle a fait de la protection de l’environnement son cheval de bataille. « Un combat contre le gaspillage de l’eau potable, dont 70 % des ressources mondiales sont consommées pour l’agriculture mais dont la moitié est perdue à cause de mauvaises pratiques d’irrigation. J’en étais témoin à chaque fois lors des vacances en famille », se désolait-elle en 2019 au cours d’un entretien avec un média. La même année, elle a été désignée parmi les Françaises les plus influentes par le magazine américain Vanity Fair. Aujourd’hui, l’astrophysicienne a un rêve : s’envoler pour l’espace en tant qu’astronaute.

Journal du Mali