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50 Maliennes inspirantes – Fatoumata Keita : l’écrivaine engagée

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali…

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali sur le plan sportif ou artistique. Par leur courage ou leur créativité, ce sont des femmes qui inspirent. Une édition spéciale en ce mois de la femme, rend hommage à 50 figures féminines qui portent les couleurs du Mali au delà de ses frontières. Parmi elles, Fatoumata Keita.

La première œuvre de sa trilogie romanesque, « Sous fer », parue en 2013, qui traite de l’excision lui a valu en 2015 le prix Massa Makan Diabaté de la Rentrée littéraire du Mali et le 2ème prix du Meilleur roman féminin en Afrique de l’Ouest. « Quand les cauris se taisent » et « Les Mamelles de l’amour », les deux autres titres de cette trilogie, viennent compléter la dizaine d’ouvrages à son actif. Femme de lettres, romancière, nouvelliste, essayiste, poétesse et « ouverte à d’autres genres », Fatoumata Keita, née en 1977 à Baguineda, est promotrice depuis 2019 de Figuira éditions et initiatrice de l’espace Jigiya, dédié à l’éducation des enfants dans la communauté. À travers ses œuvres, Fatoumata Keita vise plusieurs objectifs. Outre celui de participer au changement de mentalité des générations futures à partir de ses productions, elle veut amener les enfants « à rêver grand, à pousser leur imaginaire plus loin », en apprenant à penser par eux-mêmes et inciter les adultes à réfléchir et à interroger leurs habitudes « sans user de violence ». « Que nos filles se disent qu’elles ont d’autres choix à faire que de rester à la maison pour s’occuper du ménage et des enfants parce que seulement leur mari l’a décidé », clame l’auteure de « Polygamie, gangrène du peuple » parue en 1998. Titulaire d’une maîtrise en socio-anthropologie et d’un DEA en socio-économie du développement, l’écrivaine qui, à l’âge 12 ans, a du quitter ses parents pour vivre à Figuira, le village natal de son père, puis à Kayes, n’a pas eu une enfance des plus tendres. Durant ces années, la petite Fatoumata, obligée de parcourir 7 km tous les jours pour se rendre à l’école, redouble toutes ses sert de canal pour approcher les personnes vulnérables. « À travers le langage du corps, tout le monde comprend le message », assure celle qui s’exprime par la danse et arrive à obtenir ainsi la confiance des victimes des pratiques néfastes contre lesquelles elle se bat. En plus d’en avoir fait son métier, Fatoumata Bagayoko l’enseigne dans des orphelinats et des camps de réfugiés. Formée au Conservatoire des arts multimédia Balla Fasseké Kouyaté, elle est titulaire d’un Master A (spécificité du Balla Fasséké, avant entrée en vigueur du système LMD) et a suivi d’autres formations pour améliorer ses performances. D’abord en danse contemporaine, au centre de Kettly Noël, puis en danse traditionnelle chez Kardjigué Laico Traoré et Karim Togola, en plus de ses multiples voyages professionnels à travers le monde. Passionnée et engagée dans son art auprès de la société, Fatoumata Bagayoko est lauclasses. Dans sa famille d’accueil à Kayes, elle doit vendre de l’eau fraîche tous les soirs à la gare. Depuis 13 ans, elle travaille réate de trois distinctions aux échelles nationale et internationale. En 2014, elle remporte le prix Orange Mali des jeunes chorégraphes. Avec son œuvre solo « Fatou t’a tout fait », créée en 2015 au Festival Dense Bamako Danse, dans laquelle elle parle de l’excision, la danseuse est couronnée en 2016 Premier prix au Concours chorégraphique Solo de Bobo Dioulasso « Africa Simply the best » et elle décroche en 2017 le « ZKB Acknowledgement Prize » en Suisse. Fondatrice et Directrice de la compagnie Yiriladon, Fatoumata Bagayoko est également initiatrice du programme Kené Koura pour la formation et la sensibilisation des jeunes filles. « Je suis activiste. Je défends les droits des enfants, surtout des filles, à travers l’art que je maîtrise, la danse. Je cherchais une discipline qui pourrait répondre à mes objectifs vis-à-vis de ces problèmes et je l’ai trouvée », confie la danseuse de 33 ans, mariée et mère de deux enfants. dans les projets financés par l’USAID dans le domaine de l’éducation par la production de matériel éducatif et la formation des conseillers pédagogiques et des enseignants.

Journal du Mali