50 Maliennes inspirantes – Raki Thiam : au nom de la passion

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali…

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali sur le plan sportif ou artistique. Par leur courage ou leur créativité, ce sont des femmes qui inspirent. Une édition spéciale en ce mois de la femme, rend hommage à 50 figures féminines qui portent les couleurs du Mali au delà de ses frontières. Parmi elles, Raki Thiam.

Un proverbe argentin enseigne « qu’une personne peut tout changer sauf sa passion ». Et si besoin en était de vérifier la portée de cette affirmation, Raki Thiam serait une ambassadrice de conviction. Vivre sa passion et la partager autour d’elle l’ont amenée à créer sa marque Leudii (le terroir en fulfuldé) en 2016. Ingénieure financière de formation, celle qui a longtemps travaillé dans le système des Nations-Unies a bien réussi sa reconversion. Pouvait-il en être autrement ? L’histoire peut-être dépeinte comme un cliché. Celle d’une personne qui, depuis toute petite, est charmée par la mode et qui, en self-made, dessine et confectionne avec talent des tenues. Mais c’est parce que des hommes et des femmes font de ces types de récits des succès que les codes semblent être du déjà vu. Qu’importe, la jeune styliste de 32 ans, fille du célèbre journaliste et écrivain Adam Thiam, a choisi de vivre son rêve pleinement, passionnément, artistiquement. Ses créations font la joie de sa clientèle, aussi diversifiée que convaincue, qui va de l’artiste célèbre au membre du gouvernement et à ceux ou celles à la recherche du chic et de la classe. À travers sa marque, Raki Thiam veut promouvoir le savoir-faire local, avec une ligne qui se fonde sur les piliers de la beauté et la richesse de la culture africaine. « Nous avons réussi à créer notre propre identité. Nos tenues sont reconnues, même plus besoin de lire l’étiquette. Nous avons notre signature », se réjouit-elle. Mais ses créations sont aussi pour elle le moyen de faire passer des messages de sensibilisation. La collection « Même père, même mère », qu’elle souhaite institutionnaliser, s’inscrit dans cette dynamique. Elle emprunte aux spécificités peul et dogon pour les tenues, afin de prôner le métissage, l’entente et la paix.

Journal du Mali