Culture




6 degrés sous l’horizon : Les femmes artistes sous les projecteurs

En commémoration de la Journée internationale des droits des femmes, Bamako Art Gallery propose du 6 mars au 10 avril…

En commémoration de la Journée internationale des droits des femmes, Bamako Art Gallery propose du 6 mars au 10 avril une exposition dédiée aux femmes artistes, « 6 degrés sous l’horizon ».

Bamako Art Gallery est riche en couleurs et en images pendant un mois. Tableaux, photographies, installations d’écodesign et vidéos se regardent esthétiquement dans l’exposition « 6 degrés sous l’horizon », la position à laquelle se situe le soleil lors de la dernière étape de l’aube. Au figuré, cela signifie une forme de commencement, de révélation, pour six jeunes maliennes artistes contemporaines. « Au cœur de cette exposition, il y a cette notion d’émergence et de révélation par la lumière. L’idée, c’est de présenter des artistes qui sont au début de leur carrière et qui sont en train d’émerger par leur très grande maturité, avec une esthétique vraiment moderne. Elles sont lumineuses aussi par les réflexions qu’elles portent. Leurs œuvres jettent de nouvelles perspectives sur les thématiques qu’elles traitent », explique Marie Doussou Sangaré, Commissaire de l’exposition.

Les œuvres exposées traitent de faits de société. Fanta Diarra est une jeune photographe. Les huit œuvres de sa série « Terre sans frontières », où des personnages sont recouverts de formes végétales de diverses couleurs, représentent un cri du cœur pour la protection de l’environnement. « J’essaie de montrer l’homme qui, à force de détruire la nature, est lui-même devenu un tas de déchets monstrueux. Donc nous voici en train de disparaître, mangés par la nature qui se venge », explique-t-elle.

La condition des femmes n’est pas en reste. Kani Sissoko, également photographe, en traite dans « Quand les murs parlent ». De belles figures féminines couchées, torses nus, perles autour des reins, font face à un mur, témoin des abus dont souffrent les femmes dans une société patriarcale. « Les murs peuvent nous en dire plus sur les problèmes des femmes que ces dernières elles-mêmes. Ils sont témoins de tous les conseils que nos mamans nous donnent pour la préservation de notre foyer. Quand on n’en peut plus, quand on en est à bout, on rentre dans nos chambres et on pleure. Les murs sont nos confidents », affirme-t-elle. La thématique de l’immigration et celle de l’asservissement des peuples sont également évoquées à travers « 6 degrés sous l’horizon ».

Une soixantaine d’œuvres sont présentées. Leurs prix varient de 30 000 à 550 000 francs CFA, selon les dimensions et les techniques utilisées.