8 Mars: les épouses de militaires n’ont pas le cœur à la fête

Depuis ce lundi 4 mars, Journaldumali.com consacre une série d'articles aux femmes issues de différentes catégories sociales de la population…

Depuis ce lundi 4 mars, Journaldumali.com consacre une série d’articles aux femmes issues de différentes catégories sociales de la population dans le cadre de la journée internationale de la femme. Comme à  l’accoutumée, beaucoup d’activités, notamment des séminaires, des causeries-débats, des séances de sensibilisation sur les droits de la femme, etc. sont organisées, à  l’occasion de cette journée par des structures étatiques ou non. Cette année les femmes se réunissent autour du thème « Une promesse est une promesse : il est temps de passer à  l’action pour mettre fin à  la violence à  l’égard des femmes». Au Mali, la journée du 8 mars sera autrement célébrée par les épouses de militaires. La situation que traverse le pays ne leur permet pas de fêter dans la gaieté. Beaucoup de ces femmes ont leur mari sur les théâtres d’opérations, d’autres sont au chevet des leurs à  l’hôpital et certaines sont en deuil. Au « camp para », le moral est en berne Au 33ème régiment des commandos parachutistes communément appelé Camp Para, les femmes des bérets rouges affirment être délaissées cette année à  cause de la situation qui prévaut au sein du corps de leurs maris. Assises sous un arbre entrain de prendre du thé au camp, les femmes rencontrées, après hésitation, ont souhaité dire quelques mots à  Journaldumali.com. «Nous vivons dans la peur à  cause des nouveaux occupants du camp» lance Awa, tresseuse. Elles indiquent qu’autrefois, cette journée était bien organisée et elles participaient pleinement aux activités et même que les partis politiques leur remettaient des pagnes. Beaucoup disent n’avoir pas l’esprit tranquille pour pouvoir fêter cette édition et qu’en plus, aucune association n’a pensé à  elles. Fanta ajoute qu’elle craint qu’on leur interdise même des regroupements pour célébrer cette fête. A la question de savoir comment elles vivent au quotidien, elles répondent qu’elles passent leur temps à  parler de leur situation car leurs activités sont en bernes. Leur grosse inquiétude est du côté de leurs enfants car ils sont également affectés par la situation de leurs parents. Il leur encore plus difficile de se concentrer sur les études si la confiance et l’entente ne renaissent pas dans la grande muette. Pour rappel, fin avril 2012, les Bérets rouges avaient tenté de reprendre le pouvoir après le coup d’Etat du 21 mars ayant renversé le président Toumani Touré, mené par les hommes du capitaine Amadou Haya Sanogo, membres d’un autre corps d’armée, les Bérets verts. Malgré la récente médiation du Premier ministre Diango Cissoko pour résoudre la crise entre ces corps, la situation n’est pas totalement apaisée, selon ces femmes.