A Bamako, Hortefeux évoque le sort des otages avec le président malien

Le président Toumani Touré, selon des propos rapportés au Monde par Brice Hortefeux, aurait "exprimé sa solidarité avec la France"…

Le président Toumani Touré, selon des propos rapportés au Monde par Brice Hortefeux, aurait « exprimé sa solidarité avec la France » et estimé que « la France a un rôle à  jouer, qu’elle est partenaire [du Mali] en matière d’appui logistique, de renseignement et d’observation aérienne ». Paris, qui participe à  la formation de forces spéciales maliennes et fournit du matériel de transmission, pourrait ainsi partager avec le Mali, o๠les otages sont vraisemblablement détenus, des renseignements utiles à  leur libération. La France et le Mali ont « progressé vers une vision commune », a résumé le ministre de l’intérieur français. Selon les propos du président malien, rapportés par M. Hortefeux, la prise d’otages d’Arlit n’aurait pas été perpétrée directement par AQMI, mais elle aurait été « sous-traitée », probablement à  des Touaregs. ACTION CONJUGUà‰E ATT aurait confirmé que les otages avaient été déplacés sur son territoire, mais il s’interrogerait sur le fait de savoir s’ils s’y trouvent encore. Enfin, M. Toumani Touré, interrogé par M. Hortefeux sur « le meilleur moyen de lutter contre l’expansion d’AQMI », se serait déclaré partisan « non d’une action isolée mais d’une action conjuguée des pays riverains » que sont la Mauritanie, l’Algérie, le Niger et le Mali. Mais cette perspective relève de l’utopie puisque l’état-major commun à  ces quatre pays, installé à  Tamanrasset (Algérie) et censé coordonner la lutte contre AQMI, reste à  ce jour une coquille vide, notamment en raison de la volonté hégémonique de l’Algérie. Le Mali, qui se trouve, pour la troisième fois en un an, au centre de l’enlèvement de Français, pourrait jouer à  nouveau un rôle central dans la gestion et le dénouement de la prise d’otages d’Arlit. L’intervention personnelle d’ATT avait ainsi permis la libération du Français Pierre Camatte, enlevé en novembre 2009 et relâché en février 2010. Mais le Mali, pays extrêmement pauvre — 70 % des habitants y vivent avec moins de 2 dollars par jour —, n’a pas engagé sa propre armée contre AQMI par crainte de représailles. Sollicité par Nicolas Sarkozy au lendemain de la prise d’otages d’Arlit, le président malien n’a pas accepté que des soldats français chargés d’une éventuelle intervention contre les preneurs d’otages se positionnent sur son territoire. D’o๠le choix de Paris d’envoyer quatre-vingts militaires à  Niamey, capitale du Niger, pays frontalier avec la région malienne o๠les otages auraient été emmenés.