A Douentza et Youwarou, les enfants de moins de 5 ans exposés à la mort

La caravane de presse pour la capitalisation des résultats de la mise en œuvre des soins essentiels dans la communauté…

La caravane de presse pour la capitalisation des résultats de la mise en œuvre des soins essentiels dans la communauté organisée par l’UNICEF a poursuivi sa visite dans la région de Mopti du 19 au 23 décembre. Dans la Venise malienne, les soins essentiels de la santé donnent des résultats encourageants sauf dans le cercle de Douentza et Youwarou. Le constat est amer dans les trois régions sous occupation (Tombouctou Kidal et Gao) o๠le manque criard de soins essentiels de la communauté destinés aux enfants de 0 à  5ans pénalise la survie. Insécurité à  Douentza et Youwarou l’importance des soins essentiels n’est plus à  démontrer pour sauver les enfants du paludisme, des infections respiratoires aigues(IRA) et des maladies diarrhéiques qui constituent les premières causes de la mortalité infanto-juvénile au Mali. Dans les districts sanitaires de Mopti, les agents de santé communautaire ont pris en charge 16069 cas de paludisme, 3838 cas de diarrhée simple, 4372 cas d’IRA, 2834 cas de malnutrition aigues modérés et 1589 nouveau nés. En bref, les SEC couvrent une population totale de 331792 habitants ce qui représente 15% de la population totale de la région. Ces résultats vont de mai 2012 au 30 octobre 2012. Grace aux services d’ASC qui opèrent dans ces localités éloignées du centre de santé communautaire (CSCOM), ces enfants ont été sauvés. Mais à  cause de l’insécurité le cercle de Douentza et Youwarou n’ont pu bénéficier de cette approche sanitaire très appréciée et saluée par les populations rurales. Selon le représentant de la direction régionale de la Santé , ces chiffres seraient encore plus importants si le processus de mise en œuvre de la stratégie n’avait pas connu de perturbation dans les districts de Douentza et Youwarou. « En effet dans ces deux districts sanitaires, les agents de santé communautaire n’ont pu être installés compte tenu de l’insécurité et de l’occupation par les groupes armés » explique t-il. Et pourtant les sites SEC par district sanitaire de la région de Mopti à  la date du 30 octobre 2012 étaient de 52 pour Douentza et 39 pour Youwarou. Aujourd’hui tous ces sites sont non fonctionnels pour des raisons d’insécurité. On peut deviner que le sort de ces enfants demeure la fatalité, a souligné le professeur Abdoulaye Touré expert en Sec et point focal de l’UNICEF. Les autorités de Mopti font des efforts Par contre les cercles de Mopti qui ne sont pas sous occupation ont fait des résultats remarquables par rapport à  la mise en œuvre des SEC. De Syn jusqu’à  Sogara en passant par Docoumbo respectivement dans le cercle de Djenné, Bankass et Bandiagara, les soins essentiels sont appréciés par les bénéficiaires. Syn est un village enclavé à  cause du fleuve qui le sépare de la ville de Djenné. Dans ce village situé à  7 km du CSCOM de Djenné, les populations avaient peine à  traverser le fleuve avec les malades. Cependant l’arrivée de l’ASC a réduit le calvaire de ses populations. Le chef du village Amadou Sobo confirme ainsi , « pour amener nos enfants malades à  Djenné, il fallait faire des heures pour attendre le bac qui traverse le fleuve. Actuellement nous avons un agent de santé à  notre disposition et Dieu merci ». Dans cette bourgade, le poids de l’islam a fait échouer la planification familiale selon l’ASC Fatoumata Coulibaly. Il en est de même à  Sogara située à  16 km de la ville de Bankass o๠les soins essentiels sont indispensables pour les besoins de santé dans ce milieu dogon. Concernant le village de Docoumbo dans le cercle de Bandiagara, le rôle prépondérant des soins essentiels a conduit les autorités à  inscrire la prise en charge dans le budget de la mairie. Les autorités administratives locales et sanitaires sont fortement engagées pour la pérennisation des ASC. Ce qui a été confirmé par le président du Conseil du cercle de Mopti : « Nous n’allons pas attendre le retrait des partenaires. Les villages bénéficiaires des SEC et leurs mairies ainsi que les Asaco vont se réunir dans un bref délai pour la prise en charge des ASC ». Modibo Fofana, envoyé spécial