A Tombouctou, les soldats français et maliens accueillis en libérateurs

Aux cris de «Mali, Mali, Mali», la foule brandissait de petits drapeaux français et maliens au passage des soldats. Un…

Aux cris de «Mali, Mali, Mali», la foule brandissait de petits drapeaux français et maliens au passage des soldats. Un des habitants, Mahamane, âgé d’une vingtaine d’années, s’est dit soulagé de cette arrivée après des mois de «souffrance» et de «chicotte» (coups de fouet ou de bâton) infligés par les islamistes armés. Les groupes islamistes armés liés à  Al-Qaà¯da contrôlaient Tombouctou depuis avril 2012. Ils y ont commis de nombreuses exactions au nom de leur interprétation rigoriste de la charia (loi islamique), et ont également détruit des mausolées de saints musulmans et des manuscrits précieux datant de plusieurs siècles, autant de signes «d’idolâtrie», selon eux. Ces exactions et destructions ont suscité l’indignation intarnationale. Hollande : «Nous sommes en train de gagner cette bataille» François Hollande a affirmé lundi que la France et ses partenaires africains étaient en train de «gagner la bataille au Mali», mais qu’il appartiendrait aux forces africaines de poursuivre «les terroristes» dans le nord du pays. «Nous sommes en train de gagner cette bataille», a déclaré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à  l’Elysée. «Quand je dis nous, C’’est l’armée malienne, ce sont les Africains soutenus par les Français», a-t-il souligné. «La France n’a pas vocation à  rester au Mali. En revanche, notre devoir C’’est de faire en sorte que nous puissions permettre aux forces africaines de donner au Mali une stabilité durable», a déclaré lors d’une conférence de presse le chef de l’Etat, qui a confirmé «la reconquête des principales villes» maliennes, citant Gao et Tombouctou. L’entrée des soldats français et maliens dans Tombouctou a été saluée par les vivats des habitants de cette cité mythique du nord du Mali, occupée pendant des mois par les islamistes armés, a constaté un journaliste de l’AFP. Aux cris de «Mali, Mali, Mali», la foule brandissait de petits drapeaux français et maliens au passage des soldats. Un des habitants, Mahamane, âgé d’une vingtaine d’années, s’est dit soulagé de cette arrivée après des mois de «souffrance» et de «chicotte» (coups de fouet ou de bâton) infligés par les islamistes armés. Les groupes islamistes armés liés à  Al-Qaà¯da contrôlaient Tombouctou depuis avril 2012. Ils y ont commis de nombreuses exactions au nom de leur interprétation rigoriste de la charia (loi islamique), et ont également détruit des mausolées de saints musulmans et des manuscrits précieux datant de plusieurs siècles, autant de signes «d’idolâtrie», selon eux. Ces exactions et destructions ont suscité l’indignation intarnationale. Hollande : «Nous sommes en train de gagner cette bataille» François Hollande a affirmé lundi que la France et ses partenaires africains étaient en train de «gagner la bataille au Mali», mais qu’il appartiendrait aux forces africaines de poursuivre «les terroristes» dans le nord du pays. «Nous sommes en train de gagner cette bataille», a déclaré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à  l’Elysée. «Quand je dis nous, C’’est l’armée malienne, ce sont les Africains soutenus par les Français», a-t-il souligné. «La France n’a pas vocation à  rester au Mali. En revanche, notre devoir C’’est de faire en sorte que nous puissions permettre aux forces africaines de donner au Mali une stabilité durable», a déclaré lors d’une conférence de presse le chef de l’Etat, qui a confirmé «la reconquête des principales villes» maliennes, citant Gao et Tombouctou. Dans la journée, les militaires ont opéré une manoeuvre conjointe, terrestre et aérienne, avec largage de parachutistes, pour contrôler dans un premier temps les accès de la ville située à  900 km au nord-est de Bamako, avant de la contrôler entièrement. Français et Maliens contrôlent désormais la «Boucle du Niger», entre les deux principales villes du Nord du Mali, Tombouctou et Gao, au dix-huitième jour de l’intervention française, selon le colonel Thierry Burkhard. Destruction de manuscrits Dans le même temps, les témoignages se multiplient sur la destruction de manuscrits à  Tombouctou, devenue la capitale intellectuelle et spirituelle de l’islam en Afrique aux XVe et XVIe siècles et une prospère cité caravanière. Une source malienne de sécurité a fait état d’un «bâtiment abritant les manuscrits, brûlé». Ces témoignages ont été confirmés par le maire de Tombouctou, Halley Ousmane, qui se trouvait à  Bamako. «J’ai eu ce matin mon chargé de communication au téléphone. Ce qui se passe à  Tombouctou est dramatique», a souligné l’élu. «Le centre Ahmed Baba o๠se trouvent des manuscrits de valeur a été brûlé par les islamistes. C’’est un véritable crime culturel», a-t-il dénoncé. Certains des manuscrits de Tombouctou remontent à  l’ère pré-islamique. l’Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba abrite entre 60 000 et 100 000 manuscrits, selon le ministère malien de la Culture. Le maire de Tombouctou a également fait état de la mort d’un habitant, «brûlé vif» par les islamistes, parce qu’il avait crié «Vive la France». l’opération sur Tombouctou survient deux jours après la prise, lors d’une offensive éclair, de Gao, plus importante ville du nord du Mali et un des bastions des combattants islamistes, à  1 200 km au nord-est de Bamako. «Les choses se passent comme prévu et ce qui est important C’’est que le Mali, petit à  petit, est libéré» des groupes liés à  Al-Qaeda qui, en 2012, avaient transformé sa partie nord en sanctuaire, a souligné lundi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. Regards tournés vers Kidal La reconquête de Gao avait été précédée d’une opération commando de l’armée française sur l’aéroport et un pont stratégique. Elle avait été suivie de l’arrivée, par voie aérienne, de troupes tchadiennes et nigériennes venues de Niamey pour sécuriser la ville, une opération que l’armée française semble réticente à  mener dans les villes reprises aux groupes islamistes armés. Des soldats tchadiens et nigériens contrôlaient aussi lundi les villes de Ménaka et Anderamboukane (nord-est), près de la frontière avec le Niger, selon des sources militaires régionales. Plus de 6 000 soldats ouest-africains et tchadiens doivent à  terme être déployés au Mali pour prendre le relais de l’armée française, mais ils n’arrivent qu’au compte-gouttes et leur déploiement est ralenti par de sérieux problèmes de financement et de logistique. Les troupes françaises au sol s’élèvent pour le moment à  2 500 hommes. Mais un porte-hélicoptères d’assaut français est arrivé lundi à  Dakar, débarquant des centaines d’hommes, des véhicules et du matériel pour l’opération au Mali. La reconquête du nord du Mali s’accompagne de craintes d’actes de vengeance contre les islamistes, qui ont commis de nombreux crimes: amputations, lapidations, exécutions, et à  Tombouctou, destruction de nombreux mausolées de saints musulmans. l’ONG Human Rights Watch (HRW) a d’ailleurs demandé lundi aux autorités maliennes de prendre «des mesures immédiates» pour «protéger tous les Maliens de représailles», évoquant «des risques élevés de tensions inter-ethniques» dans le Nord, o๠la rivalité est forte entre communautés arabe et touareg d’un côté, noire de l’autre.