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Abdoul Karim Camara dit Cabral : 34 ans après, le Mali se souvient

Le 17 mars 1980 marque une douloureuse page de l'histoire contemporaine du Mali. En effet, ce jour-là  était assassiné l'emblématique…

Le 17 mars 1980 marque une douloureuse page de l’histoire contemporaine du Mali. En effet, ce jour-là  était assassiné l’emblématique leader estudiantin Abdoul Karim Camara dit Cabral, secrétaire général de l’Union des élèves et étudiants du Mali (UNEEM). Né le 2 juillet 1955, Abdoul Karim Camara dit Cabral a pris les rênes de l’UNEEM, en 1980 dans un contexte marqué par la répression du régime de Moussa Traoré. C’’est ainsi que le congrès de l’organisation est tenu dans la quasi- clandestinité. Cet étudiant en philosophie à  l’Ecole Normale Supérieure de Bamako(ENSUP) se fixera comme objectif l’amélioration des conditions de vie des élèves et étudiants du Mali. Contre vents et marées, le jeune étudiant mena avec courage et opiniâtreté il se lance dans le combat pour atteindre son objectif. La détermination du secrétaire général de l’UNEEM est perçue comme un crime de lèse-majesté par le régime militaire qui va mettre sa tête à  prix. Après une traque acharnée menée sur fond de menace et d’intimidation à  l’endroit de ses parents et proches, Abdoul Karim Camara dit Cabral sera arrêté. Amené au Camp des commandos parachutistes de Djicoroni-Para, il y sera torturé jusqu’à  la mort le 17 mars 1980. Un black-out total entourera les circonstances de la mort et la tombe de Cabral jusqu’à  la chute de Moussa Traoré le 26 mars 1991. Lui rendre hommage en rénovant l’école malienne Il a fallu attendre l’avènement de la démocratie pour que ce digne fils de la Nation bénéficie de la reconnaissance du pays. C’’est ainsi que sous l’impulsion de ses anciens camarades de lutte, regroupés au sein de l’Amicale anciens militants et sympathisants de l’Union des élèves et étudiants du Mali (AMS- l’UNNEM), une cérémonie de recueillement a lieu chaque année sur sa tombe localisée en 1991 au cimetière du quartier populaire de Lafiaboubou. Le même quartier abrite depuis peu son mausolée o๠le Premier ministre sacrifie chaque 17 mars au rituel de dépôt d’une gerbe de fleurs en sa mémoire. Le 34ème anniversaire de l’assassinat de Cabral intervient dans un contexte marqué toujours par la déliquescence de l’école malienne. Une école malienne en manque d’infrastructures adéquates, à  court d’enseignants de qualité, avec des étudiants sans niveau calamiteux et des diplômés pas « consommables ». Relever ce grand défi demeure le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre.