Abdoulaye Diop : « Le document de synthèse ne consacre nullement la partition du Mali »

Journaldumali.com: Pouvez-vous nous parler un peu du document remis par la médiation aux délégations? Abdoulaye Diop : Le document que…

Journaldumali.com: Pouvez-vous nous parler un peu du document remis par la médiation aux délégations? Abdoulaye Diop : Le document que la médiation a mis à  la disposition des parties est un document de synthèse. Après la signature de la feuille (en juillet dernier, NDLR), nous sommes repartis. La deuxième phase, qui a été enclenchée, a permis aux parties de présenter leurs positions pour les négociations. La partie gouvernementale a mis des propositions y compris des propositions écrites sur le volet politique et institutionnel, les questions de défense et de sécurité mais aussi les questions de développement économique et social et culturel comme les questions de réconciliation. Les autres parties en particulier les mouvements ont aussi fait des propositions. On a procédé à  une suspension pour la période de l’Assemblée générale des Nations-Unies mais aussi de la fête de Tabaski. Aujourd’hui nous sommes revenus reprendre les discussions qui ont commencé par ce document de synthèse que la médiation, dans l’intermède, a mis en commun avec toutes les idées et proposions des parties, essayé d’en tirer les synthèses pour faire des propositions de compromis possibles. Et ce sont ces propositions de l’équipe de médiation qui ont été transmises à  chacune des parties. Nous les avons reçues. Nous sommes en train d’examiner ce document. Ce matin (hier, NDLR), la partie gouvernementale a eu une session de consultation avec l’équipe de médiation pour poser un certain nombre de questions, avoir des clarifications mais aussi donner son appréciation générale. Justement quelle appréciation faites-vous globalement de ce document ? l’appréciation générale qu’on fait d’abord, est que ce document à  notre avis constitue une bonne base pour engager les discussions, une bonne base pour évoluer, nous l’espérons, très rapidement vers un préaccord. Je voudrais aussi me féliciter de la qualité du document. C’’est un document qui a été fait dans le plein respect des dispositions la feuille de route. En particulier les dispositions qui sont les plus pertinentes pour le Mali et les Maliens notamment celles relatives aux lignes directrices que le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a dressées pour la conduite de cette négociation, en particulier le respect de l’unité, de la souveraineté du pays mais aussi son caractère et laà¯c et républicain. Donc ces données fondamentales sont prises en charge au niveau du document. Nous allons pouvoir examiner, voir comment on peut soumettre ces propositions au niveau de nos autorités et voir comment aussi on peut les améliorer. Il s’agit d’une négociation, aucune des parties ne peut obtenir cent pour cent de ce qu’elle demande. Mais ce qui est important, C’’est que les intérêts du pays soient préservés. Ce qui est le cas. Ce document ne consacre nullement la partition du pays ou des notions de fédération ou d’autonomie. A partir du moment que ces principes cardinaux de notre constitution sont observés, nous sommes disposés à  examiner les autres propositions. Nous avons donc ce que d’aucuns appellent un projet d’accord de paix. A quand un accord ? Ce que nous avons reçu, il s’agit d’éléments pour un accord de paix et de réconciliation nationale. Donc il s’agit de points essentiels qui vont constituer le squelette d’un accord. Et nous devons donc nous mettre d’accord sur cette ossature. Une fois qu’on a reçu les réponses de l’équipe de médiation sur un certain nombre de points, maintenant il nous appartient de soumettre ce document au président de la République, au Premier ministre et à  l’ensemble du gouvernement avec nos propositions concernant les différents points, comment on peut les prendre en charge et les améliorer. Pour que dans quelques jours ou semaines -nous espérons début novembre- nous puissions venir verser ces contributions à  l’équipe de médiation qui va maintenant s’atteler à  la conclusion de ce qu’on appelle un préaccord. Le préaccord lui-même, avant d’être signé, fera l’objet aussi de partage avec les populations de toutes parties impliquées. Et en ce moment nous serons à  mesure de partager avec les Maliens et les Maliennes le fruit de ce qui a été négocié mais aussi de ce qui est acceptable pour nous en tant que gouvernement. Et nous pouvons être rassurés que les engagements qui seront pris par le gouvernement iront dans le sens de ce qui est important pour les Maliens et les Maliennes à  savoir créer le confort nécessaire pour la tranquillité des uns et des autres. Faire en sorte que nous puissions développer, dessiner ensemble un vivre commun et que nous fassions en sorte que ce qui en train de se passer dans notre pays, on puisse tourner cette page afin que notre pays puisse tenir sa place dans la région et dans le monde.