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Abou Yehia, trajectoire d’un Emir d’Ansar Dine

Mahmoud Barry, alias Abou Yehia, alias Cheick Yahya, a été arrêté par les forces spéciales maliennes dans la fôrêt de…

Mahmoud Barry, alias Abou Yehia, alias Cheick Yahya, a été arrêté par les forces spéciales maliennes dans la fôrêt de Wagadou, mardi 26 juillet. Celui qui se nomme lui-même « Emir » de la Katiba du Macina, bien que dans le collimateur de la sureté de l’Etat depuis un certain temps, reste méconnu du public.

Abou Yehia est un peulh, d’environ 37 ans, marié, père de famille, passé par l’Arabie saoudite où il travaillait, il a été, un temps, imam dans une mosquée à Bamako. Comme nombre de peuls, il est entré dans la clandestinité pour défendre son ethnie, puis il s’est radicalisé, certainement au contact d’Amadou Kouffa qui opère dans le Macina, cette région qui s’étend de la frontière mauritanienne à la frontière burkinabè et dont l’épicentre est Mopti. Ils deviennent proche. Ce dernier, le charge de créer la branche peule d’Ansar Dine au Macina, pour coordonner les actions et les opérations au centre et au Sud du Mali. Selon certaines estimations, cette Katiba compterait pas moins de 500 combattants.

Elle opère aux alentours de Tombouctou, Diabaly, Nampala, Léré, Niafunké. Son fait d’arme notable, l’attaque de la gendarmerie de Nara, le 27 juin 2015, qu’Abou Yahia a commandité et dirigé.

Dans une vidéo, mise en ligne le 17 mai 2016 et qui semble avoir été tournée après l’attaque de la ville de Nara, perpétrée le 27 juin 2015, il harangue ses hommes en armes, victorieux, une Kalachnikov en appui sur l’épaule et un drapeau d’Ansar Dine en toile de fond. S’exprimant en langue Peule, il galvanise ses combattants et justifie leurs combats. Il dit vouloir combattre la France, les Etats-Unis et tous ceux qui ont envahi le Mali. Il appelle au jihad pour chasser les étrangers du Mali et combattre les forces maliennes.

Depuis début 2015, cette entité d’Ansar Dine a multiplié les raids meurtriers contre les forces de sécurité malienne et les assassinats ciblés dans la région de Mopti. L’attaque du camp de Nampala qui a fait 17 morts et 35 blessés dans les rangs des Famas, pourrait être imputable à sa katiba. « Ils sont liés de façon directe ou indirecte à l’attaque du camp militaire de Nampala, car ils opèrent dans cette zone », confie le commandant Modibo Namane Traoré.

Mardi 26 juillet, la trajectoire sanglante du chef de la Katiba Macina s’arrête net, une semaine après que le président Ibrahim Boubacar Keïta, a affirmé que les responsables de l’attaque de Nampala seront « traqués ». « Nous avons pu l’arrêter grâce à des éléments infiltrés et il a été appréhendé », révèle le commandant Traoré. « C’est une grosse prise, ça va nous permettre d’obtenir de nombreuses informations ; de qui se compose cette katiba ? comprendre quelles sont ses ramifications et ses connexions, avec Amadou Kouffa,  et surtout avec Iyad Ag Ghali, le chef D’ansar Dine », conclut-il.