Accord de Paix : les dés sont jetés

Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, s'est une nouvelle fois prêté à  l'exercice de restitution de la dernière phase…

Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, s’est une nouvelle fois prêté à  l’exercice de restitution de la dernière phase d’Alger. En compagnie de ses pairs, Hamadoun Konaté, ministre du développement du Nord et Zahabi Ould Sidi Mohamed, ministre de la réconciliation nationale, il a fait la restitution des dernières évolutions d’Alger. D’emblée, Diop a jugé ce round appréciable, du fait qu’il offre un bon consensus. Pour le diplomate, ce document ne fait état d’aucune forme de compromissions, et répond à  cette urgence des populations en attente de développement et de bien être. l’avant dernière étape du processus Pour clarifier les choses, contrairement aux premières impressions qui ont fait croire à  une signature dans les médias internationaux, Abdoulaye précise que cet accord est une étape dans le processus. Ce paraphe met ainsi fin à  la phase de négociations, puis interviendra la vraie signature en fin mars à  Bamako. Une date symbolique, le 26 Mars a été choisie. Elle marque la révolution démocratique au Mali dans les années 90, lorsque le pays se libérait du joug de la dictature de Moussa Traoré. Révolution ? Cette fois, il s’agit de pacifier et d’unir les fils du Mali, de mettre en œuvre ce futur accord de paix, ce qui constituera la phase la plus cruciale et la plus difficile pour le ministre. A la question d’un journaliste sur certains aspects laissés à  plus tard, Diop ajoute qu’un accord n’est pas la paix, mais il permet dans un premier temps de répondre aux souffrances des populations, et d’enfin se consacrer aux questions de développement. D’ailleurs, la garantie de la communauté internationale est là  pour observer la mise en œuvre, même si rien n’est jamais certain à  100%. En définitive, pour Diop, mieux vaut avoir un accord que pas du tout. Si les groupes de la coordination n’ont pas encore paraphé le document, les membres du gouvernement restent confiants : « Rien n’indique que les mouvements réfractaires ne signeront pas », précise Hamadoun Konaté. D’ailleurs, ces derniers étaient dans la salle à  Alger, et ont demandé entre 72h et deux semaines, pour consulter leurs bases, afin d’être en mesures de signer dans le meilleur des scénarios. l’Azawad renvoyé à  plus tard… Si les journalistes, ont aussi mentionné le terme Azawad, qui fait tant débat. Il est dans le texte sujet à  controverse. Et un débat national devra trancher définitivement sur l’appellation, dont rêvent les sécessionnistes pour leur territoire. Mais « l’Azawad, cela est très clair, ajoute Abdoulaye Diop, ne représente nullement une entité politico-juridique qui regroupe les trois régions du nord du Mali ». Et ne le représentera sans doute jamais… Ce qui conforte aussi Bamako sur la viabilité de ce futur accord, C’’est que selon Zahabi Ould Sidi Mohamed, le processus a été différent de celui des accords précédents signés au Mali. La médiation s’est largement ouverte à  un panel d’organisations et même de pays, voulant apporter leur aide dans le processus de paix malien. Le Maroc, le Burkina, et même la Suisse un moment… Le choix de la médiation, aura aussi joué en faveur de ce processus, qui a vu des rencontres exploratoires, une large concertation de la société civile, afin d’être le plus inclusif possible. Les Assises sur le nord et les Etats Généraux de la Décentralisation, auront, également par leurs recommandations, servies de base de travail à  la médiation internationale. Au vu et au regard de tout cela, Alger, qui dirige cette médiation espère une signature finale dans les meilleurs délais. La France aussi le souhaite et fait pression sur le MNLA et consorts. Les Etats-Unis ont eux salué ce préaccord et n’ont montré aucun veto. Si cet accord était enfin signé par toutes les parties, en fin mars, il faudra sans doute, après la satisfaction générale, penser immédiatement à  la mise en œuvre adéquate. Tout en préservant les engagements généraux et l’inviolabilité les principes d’unité, et d’intégrité territoriale, lignes rouges. « Nous avons en tout cas prouvé notre bonne foi aux yeux du monde », pour avoir la paix, souligne Zahabi. Aux groupes armés désormais de montrer la leurÂ