Accord sur la Transition, le Mali sort de l’impasse

La fin tant redoutée de l'intérim de Dioncounda Traoré a finalement suscité plus de peur que de mal. Deux jours…

La fin tant redoutée de l’intérim de Dioncounda Traoré a finalement suscité plus de peur que de mal. Deux jours avant le terme officiel de l’intérim constitutionnel de l’ancien président de l’Assemblée nationale, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et les militaires du CNRDRE sont tombés d’accord. Dioncounda Traoré restera président pendant la durée de la transition, fixée à  un an. Le chef de la junte obtient le statut d’ancien chef de l’Etat Les auteurs du coup d’Etat « adhèrent aux décisions de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest […] Un accord de principe a été trouvé », avait annoncé le 19 mai à  l’ORTM le capitaine Amadou Aya Sanogo, après avoir reçu les médiateurs burkinabé Djibrill Bassolé et ivoirien Adama Bictogo. Les parties sont parvenues à  un compromis. En échange du maintien de Dioncounda Traoré, le meneur des putschistes bénéficiera du statut d’ancien chef d’Etat, avec tous les avantages liés. Il pourrait également diriger une mission consacrée au renforcement des capacités de l’armée. D’autres membres de la junte pourraient faire partie de missions internationales en faveur de la paix. La Cédéao maintient la pression Cet accord est l’aboutissement de deux mois de négociations houleuses. Le 26 avril à  Abidjan, les chefs d’Etat de la Cédéao avaient appelé les putschistes à  « retourner dans les casernes » et décidé de rendre à  Dioncounda Traoré les pouvoirs constitutionnels du président de la République pendant un an. Des décisions alors rejetées par la junte militaire, qui ne s’est jamais véritablement mise à  l’écart du pouvoir. Un ballet diplomatique et des discussions tendues à  Bamako et Abidjan s’en étaient suivies. Après la signature de cet accord de principe, la communauté internationale entend maintenir la pression. « La junte doit rester en dehors du processus politique », et des sanctions seraient « appliquées automatiquement » à  la moindre entorse, a rappelé samedi la Cédéao par la voix du ministre ivoirien des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan. Interrogations La signature de cet accord permet aux Maliens de souffler et d’espérer des lendemains meilleurs, mêmes si des interrogations demeurent. Il s’agira notamment de définir les pouvoirs du président et du Premier Ministre puisque selon l’Accord cadre du 6 avril le Premier ministre dispose des pleins pouvoirs. Une feuille de route claire sera nécessaire afin d’éviter des blocages dans la gestion des questions primordiales du Nord et de l’organisation des élections. Une autre inquiétude concerne la réaction des organisations pro-CNRDRE. Déjà , ce lundi matin, à  l’annonce du nouvel accord, des manifestants ont envahi la cité administrative o๠sont rassemblés les ministères en scandant des slogans hostiles au désormais président de la transition. Ce mouvement d’humeur fait suite à  un appel du COPAM, du MP22 (proches de l’ex-junte) et d’associations de la société civile.