Accord ZTS: la MINUSMA fait marche arrière

Le document de la discorde a fait long feu. La mission onusienne au Mali a décidé de le retirer. «…

Le document de la discorde a fait long feu. La mission onusienne au Mali a décidé de le retirer. « C’’est un document de travail et n’a rien d’officiel. Il était censé être discuté avec les autorités avant sa mise en œuvre mais, il a été utilisé à  des fins de propagande politique mais également de déstabilisation du processus de paix et nous le déplorons » s’est défendu David Gressly représentant spécial adjoint de la Minusma ce mardi soir lors d’une conférence de presse au QG de la mission onusienne à  Bamako. « Etant donné que l’objectif recherché n’est pas compris, il n’y a plus de raison de mettre en œuvre les dispositions contenus dans le document. D’autres dispositions seront recherchées en accord avec l’ensemble des parties concernées » a ajouté Arnauld Akodjènou, représentant spécial adjoint aux affaires politiques à  la Minusma. Cette rencontre avec la presse intervient à  la suite d’une manifestation qui a dégénéré à  Gao faisant « trois morts, quatre blessés suite à  des tirs, huit blessés suite à  des mouvements de foule, deux blessés parmi la police de la Minusma ». Tel est le bilan communiqué par la mission. La population de Gao manifestait depuis lundi contre la signature d’un accord entre la Minusma et les mouvements de l’Azawad pour la création d’une Zone Temporaire de Sécurité. Qui a tiré sur les manifestants? Difficile de le savoir du moins pour le moment à  en croire les responsables onusiens. « Il est très tôt de donner des explications sur ce qui s’est passé parce qu’on a pas toutes les informations » dira David Gressly. « La manifestation devait se tenir place de l’indépendance à  Gao. Alors que nous recevions à  leur demande les délégués de la manifestation, au bureau de la Minusma, une foule s’est dirigée vers notre camp o๠elle s’est amassée aux environs de 10 heures et a commencé à  jeter des pierres et cocktails Molotov avant de tenter de pénétrer dans notre camp. Face aux événements, la police des Nations unies a lancé des gaz lacrymogènes et effectuer des tirs d’avertissement dans le but de disperser les manifestants et les empêcher d’entrer dans le camp de la Minusma » a-t-il poursuivi. On annonce l’ouverture d’une enquête dès ce mercredi pour situer les responsabilités. A propos des pourparlers d’Alger, Arnaud Akodjenou estime que, « tant qu’il n’y aura pas un minimum de sérénité et de confiance sur le terrain entre les parties, il ne faut pas s’attendre à  l’avoir au niveau des négociations. C’’est pour cela qu’il est indispensable qu’on arrête de violer le cessez-le-feu, de prendre les populations en otage. (…) Nous devons nous prendre au sérieux de ne pas utiliser les points de discussion comme des points politiques qu’on peut se servir à  souhait ».