Accusée de cannibalisme, l’ethnie Buwa exige un démenti des autorités

Suite aux accusations par la Dame Assetou Koné lors de la dernière édition de l'Espace d'interpellation démocratique (EID), et le…

Suite aux accusations par la Dame Assetou Koné lors de la dernière édition de l’Espace d’interpellation démocratique (EID), et le silence coupable des autorités vis-à -vis de ces accusations jugées fallacieuses, le peuple Buwa a tenu une Assemblée générale d’information. C’’était au Palais de la culture Amadou Ampathé Ba, en présence de nombreuses personnalités. L’ethnie Buwa en mauvaise posture Par ces temps, les « Buwa » sont dans une très mauvaise passe. Réputé être la frange sociale la moins représentée dans les instances de décisions politiques du pays, ce peuple vient de subir d’une femme une accusation d’assassinat et de cannibalisme. Depuis, il ne cesse de multiplier les moyens pour se faire entendre des autorités qui sont restés insensibles après les propos de la dame Assétou Koné. C’’est pourquoi, ils étaient venus nombreux, voire très nombreux à  cette Assemblée générale pour manifester leur intérêt vis à  vis de cette affaire jugée très sérieuse. La communauté Buwa, puisque C’’est d’elle qu’il s’agit a réussi le pari de la mobilisation. En effet, cette communauté attendait des plus hautes autorités un démenti sur les faits rapportés par cette dame. Que s’est-il passé ? Lors de la 14ème édition de l’Espace d’interpellation démocratique (EID) tenue le 10 décembre dernier, la Dame Assetou Koné, dans l’affaire de la mort de son mari, accusait publiquement le peuple Buwa d’être l’assassin de son mari. Plus loin, dans ses propos, elle a qualifié cette ethnie de « cannibale ». « On m’a dit que les Bobo l’ont tué et qu’ils l’ont mangé. Il faut arrêter ces cafres et les juger… ». Voilà  qui a provoqué l’indignation dans les rangs de cette communauté ethnique réputée pour sa bravoure et sa dignité. « Le peuple Buwa est scandalisé par le fait que cette affaire rescuscite aujourd’hui alors même qu’elle avait déjà  été classée par la justice d’antan qui a même condamné l’assassin », a lancé Raphaà«l Diarra, Secrétaire général de l’Association « Niimi ». En effet, les faits de la mort du sieur Mamadou Togola, ex agent des eaux et forêts dans le milieu Buwa, et mari de la dame Assetou Koné, remontent à  1988. En son temps, la justice avait même vidé le dossier en condamnant l’assassin qui venu se déclarer. Malgré tout, la Dame Assétou Koné a refait surface en cette 14ème édition de l’EID pour accuser toute une ethnie de cannibalisme. Silence coupable des autorités ? Et le hic est que les plus hautes autorités clament à  longueur de discours la cohésion nationale, mais font preuve d’indifférence par leur silence. l’évènement qui était retransmis en direct sur les antennes de l’ORTM, a été distillé à  travers le monde, sans que les autorités n’apportent de démenti quelconque. Ces propos injurieux et incendiaires ont été relayés par la presse audiovisuelle publique. Rediffusion au journal télévisé Scandalisé par l’attitude de l’ORTM, l’ethnie Buwa estime que de tels propos mettent en danger la construction et la consolidation de la nation malienne. « Le peuple malien du Buwatun demande que justice lui soit rendue et que, publiquement, les institutions en faute, après avoir fermement condamné les propos de dame Assétou Koné, présentent leurs excuses à  ces femmes et hommes Buwa du Mali, qui viennent de subir aux yeux du monde une infâme injure qui, si elle n’est pas réparée, ouvrirait la porte à  tous les excès », a noté M Diarra. Visiblement ce ne sont ni les moyens, ni les stratégies qui feront défaut à  cette ethnie qui dit être victime de stigmatisation. Elle entend aller jusqu’au bout pour obtenir justice. Une tension sociale est à  craindre, si les autorités ne réagissent pas. Selon certains observateurs, cette ethnie n’a été victime que de son manque d’organisation. Toute chose ayant inspiré Mamadou Mounkoro, socio anthropologue. Ce dernier pense que C’’est important que la communauté Buwa, de laquelle il est lui-même issu, se ressaisisse. Pour lui, la dame Assetou Koné a crée un incident dans les rangs de sa communauté. En effet, signale-t-il, ce peuple est resté pendant longtemps marginalisé dans la gestion des affaires publiques. « Plus que jamais, cet évènement devra servir de déclic pour revigorer et conscientiser notre ethnie qui est restée pendant longtemps à  la traà®ne de la société. On comme a l’impression que les vertus de tolérance et de patience qui la caractérisent, ont tendance à  être une incapacité. Les Buwa semblent ne pas cerner à  présent leur importance dans la vie socio-économique de ce pays. Nous ne devons plus rester à  la traà®ne ». A noter que le Peuple « Buwa » communément appelé Bobo est une ethnie issue de l’Est de la région de Ségou, qui a son histoire et fait partie intégrante du peuple Mali.