Activité gouvernementale : un nouveau mercredi noir?

Mercredi, un jour devenu source d'angoisse Aujourd'hui la tenue ordinaire du Conseil des ministres le mercredi, n'est plus un simple…

Mercredi, un jour devenu source d’angoisse Aujourd’hui la tenue ordinaire du Conseil des ministres le mercredi, n’est plus un simple exercice de routine que décline ensuite le présentateur du journal télévisé de l‘ORTM à  20h, en annonçant les mesures prises par le gouvernement. Si auparavant, beaucoup étaient intéressés par le chapitre dit « des mesures individuelles », pour connaà®tre la nomination de tel ou tel cadre ou commis au plus haut niveau de l’Etat, depuis quelques semaines, avec l’avènement du nouveau gouvernement Kaidama Sidibé, on assiste désormais à  des vagues de limogeages dans les services. Ainsi, après le débarquement collectif de tous les directeurs financiers et du matériel des départements ministériels, a suivi celui des DAF de la Présidence et de la Primature. Le dernier conseil de ministres du 20 Avril, a même procédé au remplacement des Directeurs généraux des douanes, des impôts, des marchés publics et des domaines et du cadastres, lesquels ont été remplacés par les proches collaborateurs, parents et amis du président ATT. Et depuis, le mercredi, est devenu source d’angoisse pour bon nombre de fonctionnaires, cadres, et autres opérateurs économiques susceptibles d’être concernés par ces mesures abruptes. Selon le quotidien malien « Info matin », ces tirs groupés de limogeages, pourraient être assimilables à  une «Â chasse aux sorcières », contre les proches de l’ancien premier ministre Modibo Sidibé, et cacheraient mal un élan de népotisme clanique et surtout de régionalisme par ATT. La nomination du beau frère du président, frère ainé donc de son épouse Lobbo Traoré, au poste de Directeur général des Impôts, en est une illustration. Et pour beaucoup de maliens, ces vagues de limogeages collectifs, consistant à  cibler ensemble tous les responsables d’un secteur donné, sont une stratégie du président, car les vraies cibles sont connues . Tous ces mouvements selon certains experts politiques, déboucheraient à  la régionalisation du système de délinquance financière et de corruption, érigée par le régime des généraux en système de gestion des deniers publics. En tout état de cause, les Maliens prennent leur mal en patience, avant chaque communiqué du Conseil des Ministres, o๠sont peut être prévues de nouvelles vagues de limogeage. Mais à  quelle fins ? Seul l’hôte de Koulouba sait ce qu’il est entrain de faire. Par ailleurs, si l’on reprochait à  l’ex porte-parole du gouvernement d’être trop silencieux, l’actuel vizir et ex Directeur Général de l’ORTM, fraà®chement nommé au gouvernement Kaidama, va lui plus vite en besogne. En effet, lors de son premier commentaire du Conseil des ministres sur le plateau du journal télévisé, l’éloquent Sidiki N’fa Konaté, comme si la mesure venait de lui-même, a aisément justifié l’abrogation des décrets portant nomination des directeurs des finances et du matériel plus connu sous le nom DAF, comme un signal fort du Président de la république envers les Maliens dans la lutte contre la délinquance financière et la corruption. Mais peut être pourront-il souffler un peu plus, cette semaine, puisque le président de la République est en déplacement hors du pays. Le conseil devrait toutefois avoir lieu ce jeudi, et tel le crash boursier de 1929, devenir un « Jeudi Noir » pour certains. Avis aux cadres de l’administration, il n’y a que sept jours d’un Mercredi à  l’autre !