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Adam Bâ Konaré sur la mort de Kadhafi : « La partition de l’Afrique est en marche ! »

La mort du Guide libyen, Mouammar Kadhafi, continue de faire des vagues d'indignations dans les milieux intellectuels africains. Interrogée sur…

La mort du Guide libyen, Mouammar Kadhafi, continue de faire des vagues d’indignations dans les milieux intellectuels africains. Interrogée sur la question par nos confrères de RFI dans l’édition «Â Afrique Midi » de ce lundi 24 octobre, l’ancienne Première Dame n’a pas changé sa position. Selon Adama Bâ Konaré, «Â l’assassinat d’un chef d’Etat africain en exercice par les puissances occidentales rappellent les circonstances de la pénétration française sur le continent ». «Â Les évènements en Libye, poursuit l’historienne malienne, constituent les prémisses de la dégradation, et de la liquidation de l’Union africaine ». «Â C’’est choquant ce qu’on a vu en Libye. On a instrumentalisé ce sujet. Kadhafi n’était forcément un personnage parfait. Mais il avait une face positive : celle d’un panafricaniste qui a travaillé pour son peuple », a déclaré l’épouse de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré. Qui s’indigne face à  «Â l’acharnement de l’OTAN » dont les bombardements ont entièrement détruit les principales villes du pays. «Â Je suis inquiète. Hurlons notre inquiétude » Cette intervention l’ex Première Dame du Mali sur les antennes de la radio française à  propos de la question libyenne, intervient après une autre sortie aux premiers mois de l’intervention de l’OTAN. Adam Bâ Konaré, qui garde une position tranchée contre ce qu’elle qualifie de «Â recolonisation de l’Afrique », interpelle les Africains face à  leur destin. «Â Alors qu’ils clament urbi et orbi l’unité de leur continent, qu’ils ont créé une organisation -l’Union Africaine – pour affirmer leur volonté d’union, mieux faire entendre leurs voix, compter davantage et s’imposer, les Africains, mystérieusement et incompréhensiblement, en ces temps graves o๠quelque part le sort de leur continent se joue, restent silencieux » avait dénoncé Mme Konaré. Qui regrette qu’ «Â une fameuse Communauté internationale, qui n’a d’international que la volonté des puissances occidentales, s’agite pour expulser un «Â dictateur africain », au grand mépris de l’avis des chefs d’Etat africains et des Africains ». «Â Je suis inquiète. Hurlons notre inquiétude, Africains, clamons nos opinions, nos appréciations. Mobilisons-nous pour défendre notre continent meurtri et bafoué », incite l’historienne, pour qui «Â la partition de la Libye est en marche ». «Â La Libye est sous les feux de forces étrangères en quête de gloriole personnelle et de défense de leurs propres intérêts. De quelle légitimité politique, de quelle crédibilité morale, ces puissances qui ne tiennent pas leurs engagements, qui affament les peuples, pillent les ressources des pays, peuvent-elles se prévaloir ? » s’interroge-t-elle. Avant asséner que le pétrole et le gaz libyens ne sont pas absents de leurs motivations ». Bref, pour l’ex Première Dame, le dossier libyen est «Â une humiliation pour l’Afrique ». Les Etats africains qui ont soutenu l’Occident dans cette aventure ont-ils conscience de cet enjeu ?