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Adama Bictogo : pourquoi ADO l’a viré

l'annonce est tombeé le mardi dernier en fin de journée. Le chef de l'Etat ivoirien relevait de ses fonctions le…

l’annonce est tombeé le mardi dernier en fin de journée. Le chef de l’Etat ivoirien relevait de ses fonctions le ministre de l’Intégration Africaine, Adama Bictogo. Au Mali, la nouvelle a fait le tour des bureaux et des grins et chacun y est allé de son commentaire. « C’’est la façon dont il a géré le cas malien qui lui tombe sur la tête » nous confie A Sangaré, qui ajoute savoir de sources sures que « M. Bictogo est tombé à  cause de faux rapports qu’il faisait à  ADO sur le dossier malien ». C’’est effectivement cette version que l’on pouvait lire sur le site Koaci.com le 22 mai dernier, juste après l’annonce du limogeage. Nos confrères écrivaient que qu’ « Adama Bictogo, envoyé au Mali en tant que représentant de Ouattara pour le compte de la Cedeao dans la crise malienne faisait, au delà  des faits de mauvais rapports présentés au président en exercice de la CEDEAO, l’objet de multiples scandales ces derniers jours dont […] des connivences supposées avec des membres de l’ex junte du CNRDRE sur des marchés liés notamment à  l’or à  l’est du pays ». Le président ivoirien en voulait à  son ministre de ternir son image auprès des maliens qui ne supportaient déjà  pas qu’il se mêle de leurs histoires. Plausible… Des relents de déchets toxiques Mais la vraie raison, du moins la raison officielle de cette disgrâce du ministre Bictogo, C’’est une casserole qu’il traine depuis des années et qui vient lui brûler les doigts. Depuis quelques temps, les victimes de l’affaire des déchets toxiques déversés en 2006 à  Akoedo (Abidjan) manifestent régulièrement au Plateau, quartier adminitratif de la capitale ivoirienne. Elles réclament l’arrestation d’Adama Bictogo, Koné Cheick Oumar, patron du cabinet juridique Konéco et président de l’Africa Sport, Claude Gohourou, président de la Coordination des victimes de déchets toxiques de Côte d’Ivoire (Cndvt-Ci), entres autres. Toutes ces personnes sont accusées d’avoir détourné la somme de 4,658 milliards fcfa destinéé à  indemniser 6624 victimes des déchets toxiques. Parmi les preuves avancées se trouve un rapport détaillé de la police économique qui fait cas du détournement de la somme de 600 millions fcfa par Adama Bictogo par l’entremise de ses hommes de main : les avocats Kouamé Bi Iritié et Tella Osther Henri Vincent. M. Bictogo aurait perçu, selon les avocats, cette somme comme frais de mission de facilitation. Le hic, C’’est qu’il n’aurait dû recevoir que 56 millions fcfa comme rémunération. Entendre le nom d’un ministre en exercice crié par une foule en colère et en quête de justice, ça fait désordre. Le cas Bictogo a donc été évoqué en Conseil des ministres, le jeudi 16 mai dernier. Alassane Dramane Ouattara a mis à  disposition séance tenante un milliard fcfa pour payer les premières victimes. Mais, le président ivoirien n’entendait pas laisser passer. Ainsi donc, Adama Bictogo est débarqué et le ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan assurera l’intérim. Son départ du gouvernement ne signifie malheureusement pas pour lui la fin de ses déboires. Les victimes exigent maintenant qu’il quitte ses fonctions de député d’Agboville et qu’il soit mis aux arrêts. Et quand on voit la rigueur et la célérité avec laquelle la présidence ivoirienne gère cette affaire, le désormais ex-ministre a du souci à  se faireÂ