PersonnalitésInterview, Personnalités




Adama Coulibaly : « L’éducation en situation d’urgence sauve des vies »

Journaldumali.com: Nous célébrons aujourd'hui la 2ème édition de la journée internationale des filles, quel est l'objectif de cette journée ?…

Journaldumali.com: Nous célébrons aujourd’hui la 2ème édition de la journée internationale des filles, quel est l’objectif de cette journée ? Adama Coulibaly: Les filles font face à  des défis particuliers et nous pensons que nous avons besoin de projeter la lumière sur ces défis pour que le monde puisse en prendre conscience. A travers ces événements, nous arrivons à  faire passer des messages clés et toucher la conscience des uns et des autres pour qu’en retour chacun commence à  poser des actes concrets afin d’améliorer la situation des filles dans le monde. Cette journée est aussi marquée par la présentation d’un rapport mondial et africain sur la situation des adolescentes. Qu’en est-il exactement ? Nous avons commencé à  produire un rapport sur la situation des filles dans le monde en tant qu’organisation depuis 2006 et nous comptons le faire jusqu’en 2015, date butoir des objectifs du millénaire pour le développement. Pour cette année particulièrement, le rapport mondial tout comme le rapport africain est focalisé sur la « situation d’adolescence en urgence : une double peine ». C’’est une double peine parce qu’elles sont filles et une double peine à  cause de leur âge. Le rapport a fait des recommandations concrètes et a prouvé aussi que l’éducation en situation d’urgence est extrêmement importante. Contrairement à  ce qu’on pense, en investissant dans l’éducation en situation d’urgence, nous sauvons des vies et le rapport le démontre. Le document précise des actions concrètes qu’il faut mener en situation d’urgence. Par exemple, chaque fois que nous voulons mettre en œuvre des programmes d’urgence qui ciblent les adolescentes, il faut les consulter parce qu’elles connaissent mieux leur problème plus que tout le monde. C’’est aussi le cas lorsque nous voulons faire des interventions d’urgence, il faut former et mobiliser des équipes de femmes aussi parce qu’elles connaissent leur problème et celui des adolescentes. Un autre aspect est d’avoir des données ventilées par sexe et par tranche d’âge, car cela permet de cibler la tranche adolescente et de là  nous pouvons faire des projets spécifiques en matière d’éducation, de protection et de santé reproductive. Quels sont les moyens dont vous disposez pour mettre en oeuvre ces programmes d’urgence? C’est l’occasion pour nous de lancer un appel aux bailleurs de fonds pour qu’ils puissent financer l’éducation en situation d’urgence qui manque cruellement de fonds. Beaucoup de donateurs ont tendance à  financer les activités comme on le dit communément qui sauvent la vie, par exemple l’eau potable, la nourriture, l’assainissement, etc. mais ce rapport prouve que l’éducation sauve aussi des vies, je pense que de plus en plus de bailleurs seront convaincus pour financer l’éducation en situation d’urgence.