Administration : la croix et la bannière pour toucher son salaire…

La grogne qui couve, depuis plusieurs mois, au sein des cabinets ministériels ne tardera pas à  éclater au grand jour.…

La grogne qui couve, depuis plusieurs mois, au sein des cabinets ministériels ne tardera pas à  éclater au grand jour. En effet, selon certaines informations, les agents nommés dans les cabinets ministériels au lendemain de la formation du Gouvernement d’union nationale, n’ont reçu aucune rémunération. Ces fonctionnaires nommées par décret pris en Conseil des ministres vivent au jour le jour malgré la pression sur eux imposée par la crise. «Â Nous vivons grâce à  des amis qui nous donne un coup de mains pour nous aider à  subvenir à  nos charges familiales », confirme un membre du cabinet du Ministère de la Justice qui conclu que «Â ça ne saurait continuer ! ». Pourtant, comme si de rien n’est, les nominations se poursuivent chaque mercredi au Conseil. Craignant d’être la cible d’une quelconque réaction de la hiérarchie, la plupart des fonctionnaires nommés préfèrent l’anonymat. Ce Chargé de mission nommé au lendemain même de la mise en place du Gouvernement d’Union national, ne faiblit pas de remord.s Idem pour cet attaché de cabinet, de l’un des départements en charge de l’Education, qui lâche vertement : «Â Je ne savais pas que cette nouvelle tâche allait me compliquer les choses. De loin les gens pensent que les gens des cabinets sont les mieux lotis. Qu’ils se détrompent ». «Â s’il faut se faire nommer pour ensuite tomber subir une telle impasse. C’’est grave. Nos salaires ne sont pourtant pas exorbitants. C’’est de l’injustice à  notre endroit. Qu’on nous donne le peu dont on a droit. Nous ne demandons que ça. Comment allons-nous subvenir aux besoins de nos familles ? Et, au même moment, de l’autre côté, on nous exige rigueur et efficacité dans le travail », murmure cet autre chargé de mission nommé il y a 3 mois. Explications… Selon des témoignages concordants, la situation ainsi vécue par ces fonctionnaires n’est aucunement liée à  la crise que le pays connait. Selon une version plutôt officielle, ce retard dans le paiement est imputable à  la seule lourdeur de l’administration malienne. l’on avait pourtant cru que la création par l’Etat du Commissariat au développement institutionnel (CDI) et celle du Médiateur de la République allait ôter la lourdeur qui tient principalement au fait que les décrets tardent à  sortir. «Â Ils peuvent prendre 2, 3 à  4 mois », témoigne un agent du cabinet de la Fonction Publique. Une autre cause en est que l’Etat a décidé de remplacer les Divisions du personnel par les Direction des ressources humaines (DRH). Ces structures qui ne sont que 9 ont en charge la gestion du personnel des 31 Départements ministériels. Ainsi, les dossiers sont plongés dans un long circuit. Ils oscillent entre les DRH, la Fonction Publique et les directions des finances et du matériel (DFM). Un phénomène général ? Aussi, par ailleurs, pour les fonctionnaires relevés, ils devront attendre 8 à  9 longs mois pour toucher leurs indemnités de fin de mission. «Â Ces indemnités devraient permettre au partant de ne pas tomber dans la déchéance », explique Mountaga Cissé, ancien travailleur à  la Direction de la Fonction publique. «Â Ce ne sont nullement des faveurs, mais des droits… », martèle-t-il. Dans les cabinets, on travaille sans heures supplémentaires et à  tout moment le ministre peut faire appel à  ses proches collaborateurs. Le Chef du Gouvernement, Cheick Modibo Diarra, lui même en est bien conscient, d’autant qu’il affirmait sur les antennes de la télévision nationale, il y a 2 mois, qu’aucun de ses ministres n’est encore payé. Le moins que l’on puisse dire, C’’est que cette situation n’est pas de nature à  favoriser un cadre serein de travail pour cette frange montée de toute pièce pour piloter les manivelles de la transition.