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Affaire Germaneau : la force, mieux que le dialogue ?

La voix du dialogue est-elle toujours la meilleure ? L'on se souvient qu'ATT déclarait lors de la libération de Pierre…

La voix du dialogue est-elle toujours la meilleure ? L’on se souvient qu’ATT déclarait lors de la libération de Pierre Camatte que c’était d’abord le dialogue, plutôt que le sang versé. Mais les choses sont-elles aussi simples ? Dans le cas présent, il s’agit d’une base d’Al Qaeda, visée par la France, aidée de la Mauritanie. Aucune certitude quant à  la présence de l’otage en ce lieu o๠siégeait une branche particulièrement violente d’Al Qaeda. Malgré tout, les deux pays ont opéré ce coup de force qui s’est soldé par la mort de six hommes du côté des islamistes. Si l’on a le droit de poursuivre des terroristes sur un sol étranger, la moindre des choses est de le faire dans les règles diplomatiques, ici foulées au pied. Il ne reste dès lors à  ATT, écarté de cette opération menée sur son territoire, qu’à  présenter ses condoléances comme il l’ a fait. Cette fois la crise diplomatique pourrait être de son initiative. Mais il ne le fera pas. A partir de là , le président malien risque encore une fois d’en prendre pour son grade… Et son image. Tout comme dans l’affaire Camatte. l’échec d’une opération Qu’est-ce qui a bien pu pousser des forces étrangères à  orchestrer un coup de force contre cette base d’Al Qaeda? l’otage français était sous ultimatum, justifie l’Elysée. «Â Nous devions tenter un coup », affirme t-on. Selon Nicolas Sarkozy, l’opération de jeudi s’inscrivait dans le cadre de la coopération entre la France et les pays du Sahel menacés par Al Qaà¯da. Une action dite préventive. Bien que le groupe islamiste qui détenait Michel Germaneau était dirigé par un certain Abdelhamid Abou Zeid, un homme décrit comme « violent et brutal ». C’’est en effet ce même groupe qui avait exécuté l’otage britannique Edwyn Dwyer en mai 2009, enlevé dans les mêmes conditions que Germaneau. Rien ne prouvait cependant la présence de l’otage sur cette base, et si les islamistes ont perdu des hommes, leur colère en a été décuplée, la violence entraà®nant la violence… Par ailleurs, une thèse affirme que l’otage serait décédé il y a quelques semaines, victime de mauvaises conditions de détention. Finalement, n’aurait-il été qu’un prétexte pour attaquer cette base repérée depuis longtemps par les services secrets français? La lumière reste à  faire sur ce point précis. Les leçons à  tirer La mort de l’otage français Michel Germaneau vient prouver que l’offensive militaire n’était peut-être pas la solution face aux « fous d’Aqmi », des hommes pour qui la mort est une gloire et un sacrifice nécessaire dans l’atteinte de leurs objectifs. Si l’opération militaire qui a eu lieu sur le territoire Malien prouve qu’ATT a été écarté dans cette affaire, elle montre la faiblesse d’un chef d’Etat qui n’a pas de prise sur le cours des évènements. Lutter contre la nébuleuse Al Qaeda, alors que les intérêts des pays concernés par la menace divergent et se concrétisent par des actes rapides, n’est pas chose facile. ATT doit désormais tirer les leçons de cette affaire pour affiner sa politique en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Restent les déclarations officielles, comme celle attendue, lors de l’audience accordée ce mardi à  Bernard Kouchner présent à  Bamako.