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Affaire SANOGO : pour qu’enfin la lumière soit…

Deux mois après son investiture dans un stade du vingt six mars plein à  craquer, le chef de l'Etat commençait…

Deux mois après son investiture dans un stade du vingt six mars plein à  craquer, le chef de l’Etat commençait à  inquiéter son monde. Ses voyages successifs étaient perçus comme le glas du divorce entre le prince et ses sujets. Pas de tournée nationale, pas de visite dans le pays profond, pas d’intervention majeure sur les problèmes sociaux de l’heure, rien que de la politique spectacle avec des pleurs amplement relayés par Radio France Internationale suite à  l’assassinat de deux journalistes de cette chaà®ne française sur le sol malien le 2 novembre dernier. Le doute commençait à  s’installer. La déception atteignait l’esprit des citoyens ayant porté IBK au pouvoir. Pour instaurer l’autorité d’Etat. Heureusement, tel un sphinx, le chef de l’Etat semble avoir décrypté le silence assourdissant de ses compatriotes. Pendant que faisaient rage les complaintes contre l’élévation de Amadou Haya SANOGO au rang d’ancien chef d’Etat avec en prime la mise à  sa disposition de 44 personnes pour sa sécurité et son intendance, IBK met un terme aux supputations et montre que le bateau a bel et bien un capitaine. Il autorise l’interpellation musclée du putschiste et siffle la fin de la récréation politico-militaire. C’’est de tels signaux qu’attend le peuple. Un procès Sanogo ? La partie n’est pas terminée pour autant. La machine judiciaire doit carburer d’autant que le premier pilier d’une démocratie forte est sa justice, une justice équitable pour tous les citoyens qui doit permettre au présumé innocent Monsieur SANOGO de se défendre convenablement. Mais, puisqu’il y a des «Â mais », un procès SANOGO est-il le bienvenu ? Le pouvoir acceptera t-il de le laisser parler, de le laisser dire tout ce qu’il sait de tous pour ne pas passer sous la guillotine ? On lui reproche des énormités qui méritent la Cour Pénale Internationale. On l’accuse d’être un sanguinaire froid. On en a fait un milliardaire spoliateur du trésor public malien. On parle de sang à  gogo à  propos de SANOGO. Leurre ou lueur ! Le dossier du capitaine putschiste est un couteau à  double tranchant. Attention donc au retour de flamme mais pour avoir dit «Â être face à  son destin et avoir une obligation de résultats », le président IBK est tenu de traiter ce dossier avec toute la dextérité requise. Des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch préoccupés par le cas SANOGO détiendraient des preuves compromettantes et cacheraient en lieu sûr des témoins précieux. Le monde regarde les nouveaux tenants du pouvoir au Mali. Alors, que s’estompent les préjugés, rumeurs et accusations partisanes pour la lumière voit le jour dans cet épineux dossier.