Affaires étrangères : Le beurre et l’argent du beurre

Depuis plus de 10 jours maintenant, le Syndicat libre des travailleurs des Affaires étrangères (SYLTAE) au ministère des Affaires étrangères…

Depuis plus de 10 jours maintenant, le Syndicat libre des travailleurs des Affaires étrangères (SYLTAE) au ministère des Affaires étrangères observe une grève illimitée. Selon les syndicalistes, ce mouvement est suivi à  plus de 90% par les membres. Information contraire du côté du département o๠on affirme que le débrayage n’est pas très suivi, puisque le département fonctionnait normalement, à  l’image des représentations diplomatiques du Mali. Le SYLTAE est décidé à  mener la vie dure au Ministre Moctar Ouane qu’il accuse de discrimination à  l’endroit de certains cadres du département. Ce dernier avait rencontré la presse au début de la grève et s’était montré conciliant. Ouane s’est dit prêt pour le dialogue afin qu’un terrain d’entente soit trouvé pour désamorcer définitivement la crise. Le chef de la diplomatie malienne a, par ailleurs, affirmé que sur les 27 points de revendication du SYLTAE, seuls deux points n’ont pas encore trouvé de satisfaction. Et ce sont ces deux points justement qui sous-tendent la grève du SYLTAE. Une augmentation de plus de 4000% ! Concernant la relecture des textes relatifs aux primes et indemnités, le syndicat réclame une indemnité de 900 000 FCFA et 250 litres d’essence pour les cadres du département. Le ministre en avait d’ailleurs parlé dans son point de presse et n’avait pu donner d’assurance quant à  la satisfaction de cette doléance. « Au cours de nos différentes négociations, le département leur avait proposé une indemnité de 80 000 FCFA » a laissé entendre le ministre. Or, selon le syndicat, le ministre, lors de son adresse au personnel du département à  l’occasion de la présentation des vœux, avait déclaré que sur la base du Protocole d’accord entre le gouvernement et le Syntade, cette question trouverait satisfaction au courant du premier trimestre 2011, c’est-à -dire au mois de mars. Quand on connait le contexte économique actuel, on peut se poser la question de la pertinence d’une telle revendication. N’est-il pas possible de surseoir à  cette augmentation, au nom de l’intérêt général, surtout que la grande majorité des revendications a déjà  été prise en compte ? Par ailleurs et pour certains, le syndicat est en train de mettre la pression sur le ministre qui dans quelques mois devra désigner 40 conseillers auprès de différentes ambassades du Mali. Cette revendication n’étant pas prêt d’être satisfaite, on est en droit de se demander combien de temps durera ce bras –de-fer entre le ministre et ses collaborateurs. Et surtout si cette grève aura, à  un moment ou à  un autre, un impact sur le fonctionnement de la diplomatie malienne. Ce qui serait fâcheux, surtout pour nos compatriotes qui sont dans des situations difficiles à  l’extérieur, en Côte d’Ivoire et en Libye, notamment.