Affrontements entre policiers : la révolte des déflatés

Tout est parti de la promotion à  titre exceptionnel de certains fonctionnaires de la police. De sources concordantes, plus d'une…

Tout est parti de la promotion à  titre exceptionnel de certains fonctionnaires de la police. De sources concordantes, plus d’une centaine de policiers ont été gradés à  l’occasion du 52è anniversaire de l’accession du Mali à  l’indépendance, le 22 septembre dernier. Ces policiers gradés ne sont autres que les éléments du bureau syndical dirigé par Siméon Keita, devenu commissaire principal alors qu’auparavant il était adjudant. Il s’agit surtout de policiers ayant participé au coup d’Etat du 22 mars 2012 à  coté de la junte militaire dirigé par le capitaine Amadou Haya Sanogo. Le hic est que certains policiers se disent trahis par Siméon Keita. D’autres affirment qu’il est inacceptable que certains fonctionnaires de police soient favorisés par le pouvoir au détriment de ceux qui ont effectué plus de 8 ans de service sans être gradés. « Après 8 ans, je suis toujours sergent alors que certains sergents stagiaires se retrouvent avec le grade d’inspecteurs de police. C’’est inacceptable! », peste un fonctionnaire de police en colère. Pour beaucoup, Siméon Keita a mené un combat personnel. Comment l’affrontement s’est déroulé ? C’’est vers 6 heures 30 du matin, après le rassemblement sous le drapeau qu’un groupe de policiers s’est dirigé vers le bureau syndical pour demander l’annulation des nominations spéciales accordées à  certains de leurs camarades. Ce qui a provoqué l’ire des policiers concernés(gradés) qui ont riposté par le feu. La même source nous indique que deux policiers sont tombés sous les balles. Selon des informations que nous n’avons pu vérifier, parmi les blessés, figure le policier Mohamed Keita, fils de Falaye Keita, Contrôleur général de la police. Il aurait succombé à  ses blessures. Cette information a ensuite été démentie par Siméon Keita secrétaire général du bureau syndical de la police. Joint par téléphone, il affirme qu’aucun blessé n’ a été enregistré. « Des mesures ont seulement été prises pour éviter que certaines personnes mal intentionnés de s’attaquer à  la police » explique –t-il. Son argumentaire contredit par la cellule de la communication du ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile, qui à  travers un communiqué de presse confirme pourtant que la promotion à  titre exceptionnel de certains fonctionnaires de police à  des grades supérieurs a fait l’objet de contestation au sein de la famille policière. Selon le même communiqué, les coups de feu entendus au niveau du camp du Groupement Mobile de sécurité (GMS), sis au quartier de N’Tomikorobougou de la capitale, sont liés à  cette mesure de promotion à  titre exceptionnel. « Les incidents au GMS ont fait deux blessés dont un par balle perdue ». Appel au calme En réaction, le Ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile a déclaré que tout était mis en œuvre pour un retour rapide à  un climat serein et cordial au sein de la corporation policière. Le Ministre invite également l’ensemble des fonctionnaires de police au calme et prévient les uns et les autres qu’aucune atteinte à  la discipline ne sera tolérée. Vers 10h, lors de notre passage au GMS un calme régnait mais les militaires du comité de suivi et réforme de l’armée étaient déployés pour sécuriser les lieux. A rappeler que depuis la démilitarisation de la police, C’’est la deuxième fois qu’il procède à  des nominations spéciales. La première fut celle d’un policier qui a arrêté à  Gao, le terroriste tunisien évadé de la prison centrale de Bamako. Celui-ci a été gradé. A Noter le conseil des ministres de ce mercredi a été reporté à  demain, car les policiers auraient refusé de faire l’échelonnement pour le passage du cortège présidentiel.