Affrontements entre policiers, les populations en ont assez!

Dans la nuit de jeudi à  vendredi, des policiers membres de deux syndicats se sont livrés à  de violents heurts…

Dans la nuit de jeudi à  vendredi, des policiers membres de deux syndicats se sont livrés à  de violents heurts dans le camp du Groupement mobile de sécurité (GMS), dans le quartier N’Tomikorobougou à  Bamako. Quatre blessés, bilan non confirmé Ces affrontements ont duré deux heures et ont été marqués par de nombreux tirs. « Nous étions à  l’intérieur du GMS pour mettre sur pied une nouvelle section syndicale de la police quand les policiers de l’autre syndicat qui ont eu des promotions (…) ont commencé par tirer sur nous. Il y a eu quatre blessés par balle dans nos rang », a déclaré à  l’AFP le sergent Jean Ambroise Samaké, membre du syndicat des policiers mécontents des promotions. Drissa Samaké dit Roger, du syndicat accusé d’être proche des putschistes, a de son côté affirmé à  l’AFP que l’organisation adverse est à  l’origine des heurts. Il a démenti les quatre blessés par balles évoqués: « Ce qui est arrivé est de leur faute. Ils ont aussi tiré, ce sont des aigris ». Aucune information de source indépendante n’est disponible sur le bilan de ces heurts. D’après une autre source policière, trois des responsables du syndicat des « anti-promotions » craignant des « représailles » se sont rendus dans les locaux d’une représentation diplomatique non identifiée. Parmi eux, figurerait Jean Ambroise Samaké. Ras le bol des populations Après les affrontements de cette nuit, des habitants du quartier de N’Tomikorobougou, jeunes, femmes et vieux sont sortis massivement pour protester contre les policiers. Ils ont encerclé le Groupement Mobile de Sécurité (GMS), avant de faire un sit in. Ce vendredi, ils entendent revenir devant le camp, car ils disent en avoir assez de ces coups de fusil de policiers, alors que ces derniers devaient au contraire assurer leur sécurité et leur quiétude. Certains leur ont demandé d’aller au front sécuriser les villes au lieu de rester dans une querelle inutile. Il faut signaler que c’est toujours le problème de promotion exceptionnelle qui est le fond de cette crise au niveau de la police. Une situation que les autorités n’ont jusqu’ici pas réussi à  g*régler de manière définitive. Des heurts avaient éclaté le 26 septembre 2012 à  Bamako entre des policiers promus et d’autres qui ne l’avaient pas été, faisant deux blessés, dont un par balle, selon le bilan du gouvernement. Les promotions avaient ensuite été annulées par le président par intérim, Dioncounda Traoré. En novembre 2012, la police avait été de nouveau secouée par « l’enlèvement » de quatre policiers dont une femme, qui ont été séquestrés au GMS puis relâchés le lendemain à  la suite d’une médiation d’une organisation musulmane. Après ces violences, des policiers avaient manifesté le même mois pour réclamer de meilleures conditions de travail.