Affrontements sanglants à San : un litige foncier en cause

La terre si elle est une richesse peut générer bien des conflits dans une communauté d'hommes. C'est le cas dans…

La terre si elle est une richesse peut générer bien des conflits dans une communauté d’hommes. C’est le cas dans 8 villages de la commune rurale de N’Goa (cercle de San) qui vivent un conflit d’intérêts portant sur plusieurs hectares de terres cultivables. De nouveaux occupants souhaitent s’approprier ces terres que les villageois refusent pourtant de leur céder, en dépit de la pression des autorités. Le conflit s’est donc mué en affrontements, qui ont fait un mort et des blessés graves. A l’origine du litige, les terres ont été attribuées sur autorisation du maire, à  des exploitants pour entreprendre la culture du riz, dans le cadre d’un programme d’aménagement agricole. Mais les populations ont refusé de céder ces terres qui sont leurs moyens de survie et qu’ils cultivent au quotidien pour nourrir les leurs. « Il s’agit d’une plaine naturelle de propriété coutumière des villages environnants. Après l’installation du seuil de Talo, l’eau a submergé la zone et la population s’est aussitôt ré-intéressée à  l’espace en cultivant du riz » raconte un habitant du village, résidant actuellement à  Bamako. Huit villages (Néra, Denso, Flasso, Bosso, Dalla, Gualani, Zemesso, Dogona) de la commune rurale de N’goa sont concernés par cette affaire. Ces villages sont situés dans une circonférence de 20 Km, distant l’un de l’autre que de quelques petits kilomètres, indique une source locale. La décision des villageois d’otempérer a été mal perçue par les autorités locales, qui ont employé les forces de l’ordre pour empêcher les paysans d’accéder à  leur champs, les 24 et 25 juillet. Ce qui a engendré la violence. Les affrontements entre les deux camps ont dégénéré et engendré 1 mort et quatre gendarmes blessés. Des paysans révoltés Le bilan est lourd : un mort côté assaillants, quatre gendarmes blessés dont un grièvement. Ce qui, naturellement, a nécessité l’envoi d’un renfort le même jour, occasionnant l’interpellation de 73 personnes. Celui qui est mort se nomme Kassoum Coulibaly, âgé d’environ 30 ans et ressortissant de Dinso. Selon une source hospitalière de San, il serait mort suite à  un traumatisme. Faux, rétorquent ses parents qui estiment qu’il a tout simplement été abattu. Pour éviter toute accusation facile, le corps du défunt a été transporté à  Bamako pour une autopsie afin de déterminer la cause exacte de sa mort. « Notre souffrance n’a pas de limite aujourd’hui du fait que toutes les terres que nous ont laissées nos ancêtres nous ont été retirées » s’indigne Madou Coulibaly, un notable du village de Denso. « Nous restons toute la journée en famille de peur d’être arrêté » a-t-il poursuivi. La crise latente avait entrainé, au début du mois de juin, l’arrestation de vingtaine-quatre personnes, ayant écopées pour la plupart d’une condamnation avec sursis. Afin de baisser la tension, les ministères concernés ont ordonné aux populations de mettre fin aux affrontements.