ÉconomieArtisanat




AFPPAM, l’argile pour lutter contre le chômage

Alors que les jeunes crient au chômage et au manque de considération de la part du Gouvernement, un collectif de…

Alors que les jeunes crient au chômage et au manque de considération de la part du Gouvernement, un collectif de femmes rassemblées en association, a décidé de faire de la poterie leur métier. Mais ce collectif, manquant de formations aux nouvelles techniques, n’arrive pas à se développer au-delà de leurs espérances.

L’Association Féminine pour la Promotion des Produits Argileux du Mali (AFPPAM), sise à Darsalam, existant depuis 2008, est présidée par Assitan Traoré. 18 personnes y travaillent, une trésorière, une organisatrice et enfin les potières. Les femmes y fabriquent toutes sortes de poteries, allant des grosses jarres aux petites assiettes, en passant par les pots de fleurs et les encensoirs.

Dans le bâtiment en briques rouges qui leur a été confié par la mairie de la commune III, les femmes, installées devant leur matériel de travail, fabriquent leurs créations dans la joie et la bonne humeur. Kassim Barry, un jeune homme qui a appris la poterie depuis son jeune âge avec une grand-mère du quartier, il en a fait son travail et forme les femmes du collectif. Gérant d’une boutique de poteries à Kalaban-Coura ACI, il a découvert l’association au travers d’une ONG avec laquelle il travaillait. « Quand j’ai rencontré les femmes de l’AFPPAM, j’ai vu qu’elles avaient besoin de formation. Je suis donc resté pour les aider, c’était il y a 3 ans.

L’association, qui a été créée pour aider et encourager les femmes à faire quelque chose de leur vie et subvenir à leurs besoins quotidiens, était à sa création appuyée par une ONG étrangère. Mais l’ONG partie, les femmes n’ont pas bénéficié du reste de la formation. « Le four, qui ne marchait pas depuis 6 ans est à nouveau fonctionnel avec une capacité de 250 litres grâce aux économies que nous avons initié et nous pouvons faire deux cuissons simultanées, ce qui nous permet de faire cuire nos produits plus rapidement », explique Kassim Barry.

Cependant, l’association a besoin de se diversifier et de se moderniser. « Nous avons cruellement besoin de formation car nous stagnons dans notre travail, nous voulons nous améliorer et vendre plus de produits. Actuellement ce que nous gagnons nous permet de subvenir à nos besoins et d’acheter nos matériaux, mais nous en voulons plus, on veut se développer pour acquérir plus de marché », indique  Penda, une des potières. Alors que l’État n’entreprend aucune action pour valoriser leur travail, les potières et leur formateur demandent que leur travail soit reconnu et encouragé pour pouvoir grandir et se développer.

Pour différencier leurs créations, les femmes mettent leurs initiales sur leurs œuvres avant la cuisson. Chaque femme peut gagner entre 15 000 ou 35 000 Francs CFA de bénéfice avec cette activité. « Il y a bel et bien du travail au Mali, mais les gens n’aiment les travaux artisanaux », conclut Kassim Barry.