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Africa Reporting Tour : A la découverte des institutions américaines (1/3)

Ce voyage de presse s'inscrivait dans deux évènements majeurs : le sommet des YALI (Young Africans Leaders Initiative) lancé en…

Ce voyage de presse s’inscrivait dans deux évènements majeurs : le sommet des YALI (Young Africans Leaders Initiative) lancé en 2010 par le président Barack Obama et le sommet historique US-Africa Leaders, qui s’est tenu du 4 au 6 Août dans la capitale fédérale des Etats-Unis. Arrivés à  Washington à  la veille du sommet YALI, les 23 journalistes venus du continent (Congo Brazaville, Sénégal, Afrique du Sud, Mali, Ghana, Sierra Léone, Kenya, Lesotho, Cameroun, Nigéria, Burkina Faso, Maurice, RDC, Libéria, Côte d’Ivoire, Madagascar, Zimbabwe, Tanzanie etc.. ) ont d’abord découvert la ville de Washington lors d’un city tour. Visite de la Maison Blanche, du National Mall, du Lincoln Mémorial, tous les lieux phares de l’histoire de la jeune démocratie américaine, ont été racontés par Matthew Schubert notre guide du jour. Thomas Jefferson, Abraham Lincoln, Georges Washington dont la ville porte le nom, sont les grandes figures politiques des Etats-Unis, aujourd’hui dirigés par Barack Obama, le 44è président. Sur le plan social, Washington, à  l’inverse du gigantisme de New York, est à  dimension humaine, avec des rues et avenues larges, des buildings de haut standing et de vieilles maisons en brique rouge, coquettes, une cité très cosmopolite. De l’avis de certains maliens de la diaspora, il fait bon vivre à  DC. Aux abord de la ville, il y a le Potomac, ce fleuve qui sépare le district de Columbia, de la Virginie et du Maryland, deux autres états, proches o๠certains Washingtoniens travaillent. Nous achèverons notre tour au Capitole sous un beau soleil de Juillet. Cet édifice imposant est le siège du congrès et du sénat américain, o๠la plupart des grandes lois et décisions politiques sont votées. Que vous soyez l’homme le plus puissant de la planète ne signifie rien, lorsqu’il s’agit de faire passer une réforme majeure, et que vous n’avez pas l’aval du congrès. Le président Obama en sait quelque chose… Le sommet des jeunes leaders africains Lundi 28 juillet, la vingtaine de reporters, prennent la direction de l’hôtel Omni Shoreham de Washington. Un évènement spécial, « le Yali Town Hall », mettra face à  face le président Obama et 500 jeunes leaders africains deux heures durant, pour une série de questions sur les investissements, le commerce, le rôle d’une société civile forte, la bonne gouvernance, les nouvelles technologies, l’emploi etc.. Ces 500 jeunes leaders africains, ont été sélectionnés sur dossier et à  l’issue d’un processus sélectif pour pouvoir acquérir pendant six semaines des connaissances sur le système américain et comment s’en inspirer dans plusieurs universités phares. « Business et entreprenariat », « Civic leadership », « public management », etC’… les YALI ont eu l’opportunité d’observer les étudiants américains et de rencontrer des PDG, des CEOs ou des responsables civils de la société US. Appelés à  insuffler une dynamique nouvelle de développement sur le continent, le nombre de YALI devrait doubler d’ici deux ans pour atteindre 1000 candidats a annoncé Barack Obama. En outre, le programme YALI s’appelle désormais le « Mandela Washington Fellowship », en hommage au héros de la lutte anti-apartheid décédé l’an dernier et source d’inspiration pour le président américain : « Il y a quatre ans, J’ai lancé ce programme pour les jeunes leaders africains afin que nous puissions mettre à  profit votre incroyable talent et créativité. Depuis, nous nous sommes associés à  des milliers de jeunes à  travers le continent en leur donnant notamment les moyens d’acquérir les compétences, la formation et la technologie dont ils ont besoin pour démarrer de nouvelles entreprises, susciter des changements dans leurs communautés, promouvoir l’éducation, la santé et la bonne gouvernance». BO. Pour Michelle Obama, la Fisrt lady des Etats-Unis, qui s’est également adressée aux jeunes leaders africains, l’éducation des filles, la lutte contre les violences envers les femmes, les mutilations génitales féminines sont des priorités, pour parvenir à  une société plus égalitaire et tournée vers le progrès. Pour cela, hommes et femmes doivent travailler de pair et se respecter : « Je suis une femme, noire, mes ancêtres ont été des esclaves, mes parents et mes grands parents ont subi la discrimination raciale, J’ai étudié dans les meilleures universités et aujourd’hui, je vis à  la Maison Blanche. Chaque jour que Dieu fait, mon mari me soutient et me vénère, alors que chaque homme se demande s’il traite sa femme avec équité, si tel n’est pas le cas, alors cet homme est un lâche ! », a t-elle déclaré. Standing ovation après ce discours mémorable de 45 minutes qui a suscité l’adhésion des Yali particulièrement les jeunes femmes : « J’ai été très touchée par le discours de la première parce qu’il va à  l’essentiel, met en lumière le combat des femmes pour l’égalité et l’accès à  de meilleure opportunités d’emploi et de carrière grâce à  l’éducation », dira Dalada Baly qui représentait le Mali. Briefings au département d’Etat En marge du sommet YALI, nous découvrons le centre de la presse étrangère, situé au National Press Building, 14è rue. Le FPC accueille la presse étrangère à  l’occasion de grands évènements comme les élections américaines ou plus récemment le sommet US-Afrique. C’’est là  que nous entamons une série de rencontres avec différents responsables américains. Au Bureau des Affaires Africaines du State Department, l’ambassadeur Robert Jackson, expliquera les grandes lignes de la politique africaine des Etats-Unis, axée sur de meilleures relations commerciales, des opportunités d’investissements plus larges, le renouvellement des termes de l’AGOA, un partenariat gagnant-gagnant, à  l’opposé de la politique, qui consiste à  piller les ressources du continent, sans qu’il n’en bénéficie. Au CSIS, le centre pour les stratégies et études internationales » un « think tank » réputé de Washington, les politiques africaines sont débattues. Pour Jennifer Cooke, la politique américaine a subi un changement évident depuis l’ère Bush Jr et la spécialiste relève le fait que les Etats-Unis s’inscrivent désormais comme des partenaires privilégiés de l’Afrique, sans rapport direct aves la percée chinoise sur le continent. Sur le plan sécuritaire, il y a une volonté manifeste pour les Etats-Unis de ne plus s’ingérer directement dans les conflits qui touchent le continent, cependant, l’Amérique s’engage sur d’autres plans comme l’humanitaire, la santé, les soldats de paix ou « Peace Keepers », la coopération militaire et le renseignement et bien sûr les jeunes, à  qui il faut donner toutes les chances pour réussir etC’… Aux Etats-Unis, l’esprit d’entreprenariat est une constante, une valeur qu’on inculque dès l’enfance. Tout le monde peut réussir à  condition d’avoir une idée géniale, un savoir-faire, un talent innée, C’’est tout l’esprit du sommet Yali, qui a aussi abordé des questions liées à  la croissance économique, lors d’une plénière, o๠l’on a vu de jeunes PDG africains, des créateurs de starts-ups, raconter leur success-stories à  côté de célèbres gurus de la finance comme Mo Ibrahim, Warren Buffet et Steve Case de la Case Foundation. Pooled or not pooled ? Pour la couverture du sommet US-Afrique des leaders africains, chacun est sur le pied de guerre, en particulier les correspondants de la Maison Blanche, que nous rencontrons dans la soirée. Pour April Ryan, qui y travaille depuis une quinzaine d’années, le métier de journaliste est exigeant. Dans la salle de presse, o๠se font des points réguliers avec POTUS (Président of United States) et parfois FLOTUS-Michelle (First Lady of the United States), April nous explique le concept du « pool », ou du journaliste accrédité pour un évènement. En clair, vous êtes désigné pour couvrir une rencontre, un discours, une arrivée à  l’aéroport et même une session au Congrès. Vous devez donc rendre compte au détail près : « Le président Obama vient d’entrer » ; « Il a regardé sa montre et a souri », «Il a annoncé une hausse de la taxe à  la consommation » etC’… Un résumé fidèle, un « pool report » précis pour les collègues qui se baseront sur votre travail. En dépit des gros titres sur l’avancée du virus Ebola en Sierra Léone, ou la guerre entre Israà«l et le Hamas à  Gaza, l’Afrique reste la grande star de ce mois d’Août: « l’Afrique et ses leaders feront la une des journaux, J’en suis convaincue, le sommet US-Afrique est une première, parce qu’il réunit autant de leaders africains à  Washington », précise April Ryan, que nous reverrons au dà®ner de la Maison Blanche. Anicet Yomboranyama, participant de la RDC témoigne : « Cette visite de l’une des plus belles institutions américaines, est un moment inoubliable. Je ne l’oublierai jamais », confie le reporter de la télévision nationale congolaise, qui avait déjà  participé en 2010 au sommet YALI. Après les magnifiques jardins de la Maison Blanche, o๠vivent le président Obama, son épouse Michelle et leurs deux filles Malia et Sasha, nous rencontrons d’autres responsables du département d’Etat: l’ambassadrice Deborah Birx, l’une des coordinatrices de la politique de santé américaine contre le VIH-SIDA, la tuberculose et le paludisme. Des initiatives comme le PEPFAR ou (Président Emergency Plan for AIDS relief) engagé sous Georges Bush Jr, ont permis de soigner en Afrique sub-saharienne, des milliers de personnes atteintes du Sida, en leur facilitant l’accès aux traitements anti-rétroviraux. De son côté l’USAID, l’agence américaine pour le développement, se concentre sur la lutte contre la pauvreté, la bonne gouvernance, l’assistance internationale, la résilience économique etc. Enfin, le bureau des Affaires culturelles et de l’éducation promeut les échanges académiques, culturels et même sportifs entre le peuple américain et les africains, à  l’instar du sommet des YALI à  Washington.