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Africa Reporting Tour : leçons d’un sommet historique(3/3)

Près de 1200 journalistes du monde entier dont la plupart du Continent, ont été accrédités pour couvrir ce que le…

Près de 1200 journalistes du monde entier dont la plupart du Continent, ont été accrédités pour couvrir ce que le président Obama a appelé « la plus grande réunion de leaders africains à  Washington ». Il va de soi que sans le petit sésame, ce badge, o๠s’étalent votre nom et votre photo, vous ne pourrez pas assister aux différentes sessions de ce sommet historique, qui débutera par des « Signatures Events » ou panels d’introductions comme le « Civil Society forum », le panel sur les femmes « Investing in Women for Peace and Prosperity » ou encore « Wildlife Trafficking », le trafic d’animaux sauvages etC’… Lundi 4 Août, rendez-vous au United States Institute of Peace (USIP) o๠les journalistes, tous pays confondus, doivent s’enregistrer et se réunir pour les différentes sessions. Pour ceux qui doivent couvrir l’un ou l’autre des panels, il faut avoir le badge de l’évènement, ajouté au badge nominatif. Entre le Département d’Etat, la National Academy of Sciences et l’Institut pour la Paix, il n’est permis à  aucun journaliste de circuler seul. Ceci pour éviter tout débordement entre les différents bâtiments du sommet Us-Afrique. Comprenez qu’il s’agit là  d’une question de sécurité. La veille, près d’une cinquantaine de chefs d’Etats et leaders africains ont atterri à  Washington sous l’œil vigilant des forces de sécurité américaine. A l’extérieur des buildings, il y a tout de même de petits groupes de manifestants d’origine éthiopienne, qui banderoles et affriches en main, protestent contre l’emprisonnement de journalistes dans leur pays. « Nous réclamons l’aide et la pression des Etats-Unis pour libérer ces porteurs de la libertés d’expression », nous confie un des manifestants. D’autres, des imams appellent à  une plus large ouverture d’esprit. Ces regroupements ne seront pas interdits et se poursuivront pendant les trois jours du sommet, au même moment, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain recevra pour des entretient bilatéraux les leaders africains, puis lors d’une réception au Capitole. Au Média Center, les journalistes du Tour prennent leurs quartiers, certains sont en « pool » sur des panels, d’autres sur des briefings avec le Bureau pour la population et les migrations. J’aurai l’honneur de couvrir le panel sur les femmes, o๠figurera le président Keita, du Mali, le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, la présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme Nkosazana Dlamina Zuma, une session modérée par Samantha Power, l’ambassadrice des USA aux Nations Unies, avec des intervenantes comme le Dr Jill Biden, l’épouse du Vice président des Etats-Unis et Valérie Jarrett, conseillère spéciale d’Obama. Un panel o๠les grands défis sur le rôle de la femme pour la construction de la paix, seront débattus. Et des solutions proposées. Ce qu’il faut retenir, C’’est la grande diversité des participants et des panelistes venus de toutes les sphères de l’administration ou de la société civile américaine et du monde des Affaires ; En marge, d’autres évènements comme la réunion Africa 2.0 auront lieu ou l’évènement « Timbuktu Renaissance », que présidera le président Ibrahim Boubcar Keita et son épouse Keita Aminata Maiga, en compagnie de la ministre malienne de la Culture, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo. Objectif de cette levée de fonds, organisé par la Brookings Institution de Washington, susciter l’intérêt autour de la réhabilitation des trésors sacrés de Tombouctou, une ville du Nord du Mali qui rappelons-le, aura subi les assauts des djihadistes en Avril 2012. Africa Business Forum 5 Août, « l’Africa Business Forum » réunira la crème des entrepreneurs mondiaux et PDG africains, tels le nigerian Aliko Dangote, le sud africain Tshepo Mahloele, de Harith Fund Manager, Muhtar Kent, PDG de Coca Cola, Stephen Schwartzmann, PDG de Blackstone, Ajay Banga, patron de Mastercard, Michael Bloomberg, maire de New York et patron de la Bloomberg Philantropies parmi tant d’autrs personnalités du monde des affaires… Un forum qui se tiendra en présence de plusieurs chefs d’Etats africains au Mandarin Oriental Hôtel de Washington. Paul Kagamé, Jacob Zuma, Macky Sall, Moncef Marzouki, Dlamini Zuma(UA) entre autres seront les guests d’honneur de ces Business sessions, sur les opportunités d’investissements avec le continent. Attirer plus d’investissement direct en Afrique, renouveler les termes de l’AGOA, afin qu’il bénéficie à  plus de pays africains, en termes de volumes d’exportation, favoriser le climat des affaires, en enrayant la corruption dans les administrations, augmenter le potentiel énergétique du continent de Dar’es Salam à  Tunis, grâce à  l’initiative Power Africa, dans laquelle l’Amérique injectera des fonds supplémentaires, cela signifie, réduire les coûts de l’électricité, pour favoriser l’accès au plus grand nombre, précisera Jim Yong Kim, président de la Banque Mondiale, l’une des deux institutions de Bretton Woods, basée à  Washington. 37 milliards de dollars, C’’est le chiffre annoncé par Barack Obama à  l’issue de ce Business Forum, qu’il clôturera par un entretien exclusif face au public. Une aide substantielle qui devrait être injectée sous diverses formes et projets de développements sur le continent. Deux journalistes du Tour, le sénégalais Mamadou Thior (RTS) et la Sud Africaine Dudu Busani couvriront ce Forum économique pour le reste du groupe, le temps et l’espace étant limité pour que touts puissent y avoir accès. En marge de ce forum, nous aurons une rencontre avec une responsable du Pentagone, en charge des affaires étrangères, Amanda Dory, qui nous parlera de sécurité, de défense. A la Banque Mondiale, nous serons reçus par le Vice Président Afrique, Makhtar Diop, pour évoquer les questions liées à  l’énergie sur le continent, des initiatives soutenues par l’institution financière. De même que les solutions alternatives telles que le solaire pour offrir la lumière au plus grand nombre d’Africains. Sans oublier, un briefing avec des représentants de la « Human Rights Campaign » pour les droits des personnes homosexuelles (gays et lesbiennes) et transsexuelles, une cause pour laquelle, un plaidoyer intense est fait en Amérique. Un dà®ner à  la Maison Blanche Le même soir, après une séance épique de plus d’une heure sur le perron de la Maison Blanche, pour photographier l’arrivée de la cinquantaine de leaders africains invités par Barack et Michelle Obama, nous seront conduits dans les jardins de la Maison Blanche, pour assister au dà®ner de gala offert par le couple Obama, et particulièrement le toast de POTUS. Une fois de plus, C’’est en tant que fils d’un africain, un kenyan, que Barack Obama lèvera son verre, à  l’honneur de ses invités en appelant à  de meilleures relations de prospérité avec le continent africain. Quant aux tenues des premières dames, Ange Kagamé, la fille du président rwandais remportera tous les suffrages, ainsi que la seconde Dame des Etats-Unis, Jill Biden, aves sa robe en Wax, cousue à  Kinshasa en République démocratique du Congo. Chaque couple présidentiel aura également droit à  sa photo avec le couple Obama. Last but not least : les questions de sécurité et investir dans les générations futures… Ce qu’il faut retenir de ce sommet Us-Afrique, C’’est la volonté affichée des Etats-Unis de se tourner davantage vers le continent en termes de relations d’affaires. Il a souvent été reproché à  Barack Obama de ne pas assez regarder vers l’Afrique, lors de son premier mandat. Un retard que le président américain, s’est selon, beaucoup d’observateurs, évertué à  combler en invitant ces leaders africains à  Washington. A l’issue de la conférence de presse de clôture du sommet, Barack Obama aura encore une fois appelé les Africains à  leur responsabilité. En matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme, il a encouragé les états à  plus de coopération sous régionale pour prévenir les menaces, même si l’Amérique reste engagé pour le déploiement plus effectif des soldats de maintien de la paix. Grant Harris de la National Security Council et conseiller du président Obama souligne aussi la nouvelle initiative annoncée lors de ce sommet. La Security Governance Initiative(SGI) devrait permettre d’apporter de l’aide en matière de sécurité aux pays africains en commençant par six d’entre eux que sont le Ghana, le Kenya, le Niger, le Nigeria, la Tunisie et le Mali, avec une première enveloppe d’un budget de 65 millions de dollars injectés pour la première phase de l’initiative. Le pari sur la jeunesse africaine, restera l’un des éléments phares de ce sommet, qui rappelons le, faisait suite au sommet des jeunes leaders YALI une semaine plus tôt. l’Afrique dont la population augmente et n’aura pas d’autre choix que de parier et d’outiller sa jeunesse, pour amorcer son développement économique, de façon harmonieuse et sans un regard en arrière, sur les conflits, les pandémies, la pauvreté etC’… Il faut cependant signaler que la question du virus Ebola aura dominé le Sommet, largement couvert par les médias américains, même si l’on regrette un peu, que lors de la conférence de presse, tenue par Obama, il n’ y ait eu qu’une seule question pour un journaliste africain. Leçons d’un Tour Participer à  ce tour entre Washington et Atlanta, a été une belle opportunité pour les journalistes, d’abord, parce qu’il montre l’engagement des Etats-Unis envers les échanges et la coopération culturelle entre Washington et les capitales africaines, en particulier Bamako. Il est appréciable de voir qu’à  chaque grand évènement organisé en Amérique, le département d’Etat américain, à  travers son ambassadeur au Mali, Madame Mary Beth Léonard, s’investit dans la prise en charge de journalistes qui dans un autre contexte, n’auraient ni les moyens, ni la chance, de participer à  de tels voyages. l’autre leçon à  retenir, C’’est qu’il y a une vision américaine du monde, une projection du futur, que l’Amérique veut faire partager au monde entier. En invitant des journalistes africains, les Etats-Unis dévoilent un pan de leur politique étrangère et s’ouvre à  toutes les demandes et questionnements, qui permettent de comprendre, comment cette jeune démocratie, à  travers des institutions fortes, est devenue en moins de deux siècles, la première puissance mondiale. Et comme l’a si bien dit Barack Obama, à  Accra au Ghana, en 2009, l’Afrique aujourd’hui n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes ! Cheers !