Agression de Dioncounda Traoré : la justice sera t-elle impartiale ?

Après la condamnation unanime de l'agression de Dioncounda Traoré, le 21 Mai au palais de Koulouba, l'heure est à  la…

Après la condamnation unanime de l’agression de Dioncounda Traoré, le 21 Mai au palais de Koulouba, l’heure est à  la recherche de la vérité. Très souvent décriée pour son manque d’indépendance et de transparence, la justice malienne, aujourd’hui incarnée par l’incorruptible Malick Coulibaly devra s’illustrer dans cette enquête sur l’agression du président par intérim. Elle devra s’ériger contre toute impunité, envers les auteurs de cet acte qui dépassent le seuil de l’intolérable. l’interpellation lundi 28 mai d’une cinquantaine de personnalités, suspectées d’être impliquées dans l’agression physique de Dioncounda Traoré donne déjà  un signal fort. Le nouveau ministre a donné des consignes fermes sur le respect strict du droit des personnes interpellées. «Â Si aucune preuve n’est établie, contre X ou Y, il ou elle sera relâché », précise un cadre du département de la justice par voie de presse. l’on sait déjà  que parmi ces personnes interpellées, figurent une dizaine de responsables de la Coordination des Associations patriotiques du Mali(COPAM) et une trentaine de militaires, qui ont laissé pénétrer les manifestants dans l‘enceinte du palais de Koulouba le 21 mai. La liste est loin d’être close, et d’autres personnalités de la scène politique malienne sont dans le viseur des enquêteurs. Mais comment expliquer que les hauts responsables de la sécurité intérieure, n’aient pas été ciblés dans ce dossier ? D’autant que beaucoup réclament la démission du ministre, ex membre du CNRDRE.. «Â Que risquent les coupables ? » Face aux condamnations de toutes parts, l’attitude ferme du ministre répond à  une volonté de justice. l’agression physique du président par intérim, pouvant être qualifiée d’attentat à  la vie d’autrui, avec préméditation, la peine capitale serait requise contre les coupables. De son côté, le front uni pour la démocratie (F, qui a dû annuler sa grande marche pacifique de protestation du 29 mai à  la demande des religieux, exige l’arrestation de tous ceux qui sont de prêts ou de loin impliqués dans l’agression du président par intérim. «Â Tout le monde n’a pas été arrêté » Quant aux responsables de la COPAM dits avoir été auditonnés, des sources en interne, indiquent qu’Oumar Mariko est absent du Mali et n’a pas encore eu à  répondre. Housseini Amion Guindo de la CSTM, le professeur Rokia Sanogo, présidente du MP22 ou encore l’avocat Me Mamadou Gakou, n’ont toujours pas été auditionnés. « J’ai vu Rokia Sanago et d’autres vaquer à  leurs affaires comme si rien n’était », raconte un proche d’Oumar Mariko, qui craint que l‘arrestation de personnalités de second plan, ne masque les vrais coupables de l’agression. Par ailleurs, des personnalités politiques comme Moussa Mara, Younouss Hamèye Dicko, et le guide religieux, Cheick Soufi Bilal, avaient aussi été cités, sans que l’on puisse établir leur lien direct avec l’agression. Trois personnes sont déjà  à  la disposition de la justice, il s’agit de Bakary Boré, Président de l’association «Â Yéréwolo ton », Yacouba Niaré, professeur d’arabe et Lassine Cissé, administrateur de la radio Kayira, appartenant à  Oumar Mariko et accusée d’avoir distillé des messages de haine envers les anciens dignitaires du régime déchu, dont Dioncounda Traoré lui-même. La justice pourra-t-elle être totalement impartiale dans cette affaire ?