Agriculture : plaidoyer pour les fermes familiales

l'ancienne ministre de l'Agriculture du Rwanda a réuni cette semaine plus d'une douzaine des spécialistes les plus pointus de l'agriculture…

l’ancienne ministre de l’Agriculture du Rwanda a réuni cette semaine plus d’une douzaine des spécialistes les plus pointus de l’agriculture africaine, avec lesquels elle a participé à  un numéro complet de la très influente revue Foreign Affairs, publié le 15 février et consacré au devenir de l’agriculteur africain à  l’époque du numérique. « l’agriculture est prête à  être le moteur d’une nouvelle ère de croissance économique inclusive en Afrique – mais uniquement si nous nous concentrons sur les petites exploitations familiales qui sont la principale source d’emploi et produisent la majeure partie de ce que mangent les Africains », a déclaré Agnès Kalibata, présidente de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA). Sur le continent, le marché intérieur des produits alimentaires devrait atteindre 1 000 milliards de dollars en 2030, mais les petits exploitants agricoles risquent d’être exclus du partage de ce gâteau si on continue « de les cantonner à  l’agriculture de subsistance », a-t-elle poursuivi. Se déclarant convaincue que les pouvoirs publics nationaux et la communauté du développement peuvent leur donner des moyens en leur fournissant plus d’options en matière de semences, d’engrais et de possibilités de commercialisation, elle appelle à  la mutualisation des efforts dans ce sens. l’ONG One Africa, spécialiste du plaidoyer, œuvre également pour cette cause. Elle a réuni à  Bamako le 10 février les organisations de la société civile afin de leur donner les outils pour influencer les politiques. Son action est encore plus ciblée puisque parmi les petits exploitants agricoles, elle s’intéresse particulièrement aux femmes. Celles-ci constituent 70% des travailleurs dans les exploitations familiales. Pour Oulie Kéà¯ta, directrice du bureau Afrique de One Africa, il « urge pour les économies africaines mais surtout pour les populations qui en dépendent, que les gouvernants tiennent leurs engagements pris en faveur de l’agriculture ». On se souvient en effet qu’en 2003, à  Maputo (Mozambique), les pays de l’Union africaine s’étaient engagés à  allouer 10% de leur budget national à  l’agriculture. Parmi les bons élèves, le Mali octroie aujourd’hui 15% de son budget au secteur. « Mais, selon Madame Keà¯ta, seuls 5% sont destinés aux femmes rurales ». Pour faire monter ce chiffre à  au moins 10%, l’ONG et ses partenaires de la société civile malienne ont mis en place un plan d’action, dont la mise en œuvre sera assurée par un secrétariat technique dans les prochains mois.