Agriculture: Valoriser les produits de cueillette

Pays sahélien, avec un climat relativement adapté à  la culture des produits de cueillette, le Mali met désormais en valeur…

Pays sahélien, avec un climat relativement adapté à  la culture des produits de cueillette, le Mali met désormais en valeur ce secteur resté longtemps vierge. Le pays regorge d’énormes potentialités agricoles et est beaucoup plus reconnu pour ses capacités de production de céréales dont la principale est le riz. A côté de celles-ci se positionnent de plus en plus les produits de cueillettes telles l’amande, le karité, le sésame, le soja, l’arachide, la gomme arabique…Voyant les avantages de production et commercialisation que peuvent avoir ces produits, certains acteurs du secteur se sont donné la main pour créer une association. Ainsi naitra, en 1997, l’Association Malienne des Exportateurs de Produits de Cueillette (AMEPROC). Avec un début plutôt difficile, elle ne réussira à  se faire connaitre et reconnaitre des autorités maliennes qu’en Août 2004. A la date d’aujourd’hui, l’AMEPROC regroupe une trentaine d’entreprises exportatrices. Elles opèrent dans la collecte et la vente de différents produits de cueillette dans les régions de Kayes, Sikasso, Mopti, Ségou, Tombouctou et Gao. Le président de l’association, Issa Keita estime que l’amélioration de la qualité des produits d’exportation du Mali est indispensable. En effet selon lui, « si notre pays veut être concurrentiel sur le plan international, les acteurs du secteur doivent se montrer sérieux et stricts avec eux-mêmes. » Certaines entreprises du secteur karité ont bénéficié cette semaine d’un renforcement de leur capacité grâce à  l’AGOA. Celle-ci est la structure mise sur pied par les Etats Unis avec une loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique. Elle offre des ouvertures aux entreprises africaines sur le marché américain. Le Mali et 37 autres pays continent bénéficient de l’aide de l’AGOA. Par ailleurs, l’AMEPROC participe depuis quelques années, à  la mise en œuvre de programme d’information et de sensibilisation pour les produits de cueillette. Elle collabore avec certains partenaires au développement dont des structures étatiques et des organisations non gouvernementales. Le président Keita juge important de mettre à  la disposition des acteurs concernés, des informations techniques, commerciales et réglementaires, par rapport aux normes du marché international. Issa Keita précise que « le commerce des produits intéresse plusieurs acteurs, depuis le milieu villageois, jusqu’aux zones portuaires o๠les produits du Mali sont vendus aux négociants et aux sociétés industrielles. » Des produits oléagineux et de cueillette du Mali sont exportés vers les marchés africains, européens, asiatiques et américains. En ce qui concerne l’approvisionnement de l’intérieur du pays, Issa Keita précise que la mobilisation des stocks pour le marché intérieur des produits s’effectue au niveau des villages et des marchés forains, par des pisteurs et acheteurs. Des regroupeurs interviennent ensuite au niveau des centres urbains et semi urbains pour centraliser des stocks pour le compte des exportateurs. Le secteur ne connait pour autant pas que des moments gais. En effet, Mr Keita se plaint de la mauvaise concurrence sur le marché national. Il explique que « l’AMEPROC se trouve confronté à  l’intervention sur le marché, d’une chaine d’intermédiaires informels. Ils sont de mèche avec certains intervenants des pays voisins qui ne respectent pas la réglementation à  l’échelle nationale et compromettent sérieusement nos actions sur le terrain. Cette situation pénalise notre organisation en influence sa rentabilité.» Le président de l’association préconise l’établissement d’une convention entre les exportateurs et les réseaux d’approvisionnement. Cela permettra selon lui, une optimisation des opérations commerciales des différentes filières, des programmes de formation et des informations commerciales. l’exportation annuelle des produits de cueillette se chiffre à  plus de 10 000 tonnes et représenterait environ 2% du produit intérieur brut du Mali.