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Aguelhok: déjà deux ans…

Ce n'est en fait que le lendemain que la grande majorité des Maliens a appris la terrible nouvelle. Nos soldats,…

Ce n’est en fait que le lendemain que la grande majorité des Maliens a appris la terrible nouvelle. Nos soldats, après avoir résisté pendant une semaine étaient morts. A court de vivres et de munitions, ils n’avaient pourtant pas baissé les bras et se sont battus jusqu’à  leur dernière balle. Puis, ils ont du se rendre à  l’ennemi… Le 24 janvier 2012, s’est joué un des drames de l’histoire contemporaine malienne. Une journée à  marquer d’une pierre noire, pour que jamais nous n’oubliions. Ils étaient plus de 150, selon Human Rights Watch (HRW), une cinquantaine selon les autorités maliennes, membres de la 713è Compagnie nomade, à  être massacrés en ce funeste jour. Une coalition de groupes armés indépendantistes et djihadistes leur avait livré bataille plusieurs jours durant. Affaiblis et complètement démunis, les militaires lèvent le drapeau blanc. Mais ceux qui les attaquaient n’avaient aucun respect pour la vie humaine, ni pour les règles internationales en matière de conflit qui stipulent qu’on ne tire pas sur un combattant qui capitule. Sous les yeux des élèves de l’Institut de formation des maà®tres de la localité, ils sont froidement exécutés et leurs corps abandonnés sur place par les assaillants qui ont continué leur funeste progression, avec les conséquences qu’on connaà®t. Quelques jours plus tard, le monde entier découvre avec stupeur et horreur les images de dépouilles ensanglantées, les mains nouées dans le dos. à‰gorgées. Et postées sur internet par leurs bourreaux. Hommage au Capitaine Sekou Traoré et ses hommes Deux ans plus tard, le Mali rend hommage à  ses valeureux fils, qui n’ont pas fui devant la mort et ont accompli leur devoir de soldat, jusqu’au bout. Ce vendredi 24 janvier 2014, tous les drapeaux sont en berne. Organisées par le ministère de la Défense et des Anciens Combattants, à  partir de 13h, des prières sont dites sur la place d’armes du camp Soundiata de Kati et dans les garnisons à  l’intérieur du Mali à  la mémoire « des militaires tombés au combat pour la défense de la patrie ». Ces prières se dérouleront également dans les mosquées et des offices religieux auront lieu dimanche dans les églises protestante et catholique. A Aguelhok, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, participe à  la prière organisée à  la mémoire du capitaine Sékou Traoré, qui commandait la place, et de ses hommes. Les questions demeurent Les images ont circulé, les rumeurs aussi. Au point qu’en février 2012, les épouses et mères de soldats sont allées demander la vérité au président de la République. Il est vrai qu’une commission d’enquête est à  pied d’œuvre pour recueillir des preuves et témoignages de rescapés militaires et civils soutenus par des images qui attestent que des combattants de l’armée malienne désarmés ont été bien arrêtés, ligotés les mains au dos avant d’être abattus par les éléments du MNLA et d’AQMI. Des poursuites ont également été engagées par les autorités maliennes au plan national. Les familles attendent pour pouvoir réellement faire leur deuil. Nous attendons tous pour leur dire adieu…