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Aïda Duplessis, designer du textile « Made In Mali »

Nourrie de ses influences africaines et occidentales, Aà¯da Duplessis Diakité, Franco-malienne, a vécu entre le Mali et l'extérieur plusieurs années…

Nourrie de ses influences africaines et occidentales, Aà¯da Duplessis Diakité, Franco-malienne, a vécu entre le Mali et l’extérieur plusieurs années avant de s’installer définitivement à  Bamako en 2006. La maison AD, de ses initiales, exprime sa vision de la culture et sa fibre artistique. Fascinée par les masques depuis l’enfance, C’’est au Burkina Faso, o๠elle passé une dizaine d’années, qu’elle se lance en 2003 dans le textile après une expérience en agence de voyages. Titulaire d’un BTS tourisme, Aà¯da ambitionne de moderniser les étoffes traditionnelles à  partir de matières premières comme le vétiver ou le coton. « On a toujours tissé le coton malien sur de petites bandes, C’’est pourquoi J’ai formé les tisserands à  produire des largeurs plus grandes, jusqu’à  1m20 pour en faire de belles choses ». Inspirée par les formes, les volumes et la décoration d’intérieur, Aà¯da crée son concept à  Bamako en 2011 dans le quartier de Niaréla. Bâti sur trois niveaux, la maison AD emploie 11 personnes. Avec un atelier de tissage et de production, le show room propose draps, rideaux et de jolis coussins aux motifs africains pour créer un intérieur chic et confortable aux accents à  la fois raffinés et authentiques. « Le Mali est capable de produire du beau en se tournant aussi vers l’extérieur », résume Aà¯da. l’autre objectif est de séduire le consommateur malien, peu habitué à  acheter local. « Hélas, mes clients sont surtout des étrangers, des expatriés, et si la crise de 2012 nous a durement touchés, nous exportons vers les à‰tats-Unis et l’Europe de grosses quantités de textile maison. Malgré le chiffre d’affaires variable, Aà¯da Duplessis compte élargir ses ventes à  la sous-région, et espère ouvrir une deuxième maison AD à  Abidjan. Seul bémol, la frilosité des banques. l’entrepreneure déplore aussi le manque d’intérêt des autorités de la culture pour soutenir l’artisanat malien qu’elle juge sinistré. Il reste le mécénat, une solution pour pousser en avant les rêves d’Aà¯da Duplessis, militante engagée au sein du Conseil fédéral de la fédération des Français à  l’étranger du Parti socialiste (FFE-PS)