Alger : 100 jours pour un accord ?

Déjà  une dizaine de jours à  Alger pour la délégation malienne, négociateurs et facilitateurs ensemble pour un premier round qui…

Déjà  une dizaine de jours à  Alger pour la délégation malienne, négociateurs et facilitateurs ensemble pour un premier round qui s’achève ce 24 juillet. Logés dans un même hôtel de la capitale blanche, les parties se sont d’abord appréhendées par réunions séparées, puis en huit-clos, avant de confronter leurs feuilles de route respectives. Le tout sous l’œil avisé des facilitateurs (Union Africaine, UE, CEDEAO Minusma et OCI entre autres). Un accompagnement nécessaire pour pousser les parties à  trouver un terrain d’entente avant le deuxième round des négociations prévu pour Août, et qui devrait abriter des discussions plus engagées. 100 jours suffisent-ils pour un accord durable ? Combien de temps vont prendre ces négociations inter-maliennes ? Nul ne peut le dire avec précision, mais si l’on s’en tient aux propos du ministre algérien des affaires étrangères Ramtane Lamamra, dans une interview accordée à  Jeune Afrique, il faudra 100 jours au minimum à  compter du 24 juillet, puisque le diplomate espère que la signature de l’Accord définitif coà¯ncide le 24 octobre prochain : « Un calendrier définitif étant prématuré à  ce stade des discussions, notre souhait est que l’accord soit solennellement signé le 24 octobre, une date qui coà¯ncide avec la Journée des Nations unies, donc de la paix », a donc déclaré Lamamra à  l’hebdomadaire panafricain. Soit trois mois donc. 100 jours pour être précis. Un timing raisonnable ? « Tout dépendra de la capacité des parties à  ne pas buter sur des obstacles et considérations partisanes et à  aller au-delà  de leurs intérêts personnels », estime un expert. A Alger, difficile de savoir ce qui se dit exactement dans les couloirs, pas grand-chose ne filtre, mais l’on sait que le MNLA a d’abord montré sa désapprobation à  négocier avec d’autres groupes armés à  la même table. On n’ignore pas non plus que ces mêmes groupes s’affrontent sur le terrain et menacent le processus de paix. A supposer qu’un accord soit trouvé à  la date évoquée par Ramtane Lamamra, qu’est-ce qui garantit son application concrète sur le terrain ? Bonnes ou mauvaises volontés Les accords de Ouagadougou du 18 juin 2013, ont montré la mauvaise volonté manifeste de groupes armés comme le MNLA à  désarmer et à  cantonner et malgré la bonne volonté des médiateurs de la CEDEAO. Faut-il alors prendre tout le temps nécessaire pour parvenir à  un texte qui satisfasse toutes les parties : « l’histoire nous enseigne que chaque fois que des dirigeants politiques ont accepté un mauvais accord de paix à  la va-vite pour éviter une « bonne guerre », ils ont fini par avoir les deux : le mauvais accord et la guerre », écrivait à  l’époque Feu le professeur Dialla Konaté. Tout comme des associations et ONG avaient dénoncé le fait « que subsistait un risque d’effritement de l’autorité de l’à‰tat, que ces accords d’Alger constituaient un moyen de déplacer le problème dans le temps et non une solution durable comme préconisée dans le préambule ». Et le RPM, le parti de l’actuel chef d’Etat avait de son côté, critiqué le fait que l’accord ne respectait le principe de l’unité nationale. Si ensuite, l’instabilité au nord s’est tue, la rébellion du 17 janvier 2012, a plongé le Mali dans la plus grave crise institutionnelle et politique de son histoire. Sans être pessimiste, on peut aussi voir dans les évènements du 21 Mai 2014 à  Kidal, une défiance claire des groupes armés, qui le doigt sur la gâchette et aidés par les mouvances terroristes, ont infligé à  l’armée malienne une cuisante défaite, en reprenant leurs positions à  Kidal. La médiation algérienne donnera t’elle cette fois plus de résultats qu’en 2006 ? Puisqu’au final, C’’est à  Bamako que devra être signé cet accord historique et qui redonnera aux populations éprouvées du nord du Mali, l’espoir de la paix tant voulue. Inch’AllahÂ