Alger, point culminant de la nouvelle diplomatie malienne…

Alger, Dakar, Nouakchott, le chef de l'Etat accélère la cadence. Après avoir rassuré les bailleurs de fonds, parlé aux dirigeants…

Alger, Dakar, Nouakchott, le chef de l’Etat accélère la cadence. Après avoir rassuré les bailleurs de fonds, parlé aux dirigeants de Bruxelles, reçu le patron Afrique de la Banque Mondiale et la directrice du Fonds Monétaire International, il s’est employé à  placer des hommes supposés intègres et compétents à  la tête des forces de défense et de sécurité en attendant une reconfiguration du personnel de l’administration territoriale. Ces derniers temps, le président IBK a bousculé son agenda pour effectuer des déplacements dans les pays limitrophes sollicités pour verrouiller des frontières communes poreuses. C’’est utile, opportun et même disons-le hypothétique. La crise malienne a alerté les chancelleries occidentales convaincues que la solution véritable demeure une batterie de mesures par l’ensemble des pays menacés par les groupes armés terroristes. De Niamey à  Nouakchott en passant par Abidjan, Ouagadougou, Alger et même Tripoli, la paix est loin d’être acquise. Obligation est donc faite aux pays de la bande saharo-saharienne et à  leurs alliés occidentaux traumatisés par les rapts et les conflits coûteux de conjuguer leurs efforts pour contenir la menace terroriste. Dépoussiérer la diplomatie Pour le président IBK, les urgences majeures gérées ou en passe de l’être, il faut dépoussiérer le corps diplomatique actuel. Oui, un mouvement s’impose dans ce corps de privilégiés. Ambassadeurs, consuls, vice-consuls, conseillers diplomatiques, attachés et autres commencent à  perdre leur efficacité. Le Mali d’aujourd’hui a besoin d’une diplomatie plus alerte, plus incisive, plus offensive d’autant que les accords historiques ne se font pas dans la rue. En ces périodes de convalescence, le Mali est condamné à  l’excellence et cela requiert un corps diplomatique conscient des enjeux du renseignement. C’’est connu, qui tient l’information tient le pouvoir. Alger, axe stratégique La dernière visite du président, à  Alger, vue comme une visite d’amitié et de travail entre les deux pays, dits du champ, aura contribué à  replacer Alger dans le champ d’une diplomatie jusqu’ici en berne et face aux négociations à  venir avec les groupes armés ou rebelles. Des consultations exploratoires menées par le pays de Bouteflika donnent le ton. Mais nullement, précise un diplomate algérien, il n’y aura ingérence, ni médiation ou concurrence avec Ouagadougou, dont les accords restent jusqu’ici inappliqués. Les négociations se feront d’abord entre Maliens… Les récents conclaves d’Alger avec un MNLA versatile en sont une preuve. Difficile de savoir ce que ces groupes terroristes veulent. Difficile de savoir qui est qui dans ces mouvements multiples. Difficile de parapher un accord qu’ils respecteront. Alors pour ne pas gêner les voisins et mettre un terme aux suspicions tous azimuts, le président IBK se doit de renouveler et de revivifier le corps diplomatique malien. Ce serait un nouveau départ pour les pays d’accueil et un visage nouveau mais efficient pour le Mali. Le temps est précieux. Chaque jour perdu est une aubaine pour les bandes rebelles qui se disloquent aujourd’hui pour mieux se reformer demain. Chaque chef de tribu se bat pour garder ses privilèges, prébendes et contacts d’autrefois. Il faut une rupture pour annihiler les acquis des groupes terroristes. Un nouveau casting doublé d’un renforcement de la diplomatie malienne pourrait faciliter le travail du chef de l’Etat qui sait parfaitement que la diplomatie de bon voisinage, se fonde avant tout sur un bon casting et des renseignements de qualité.