Alger V : reprise sur fond d’incertitudes

Les pourparlers inclusifs inter-maliens d'Alger reprennent officiellement ce lundi dans l'après-midi après des reports la semaine dernière. La reprise s'annonce…

Les pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger reprennent officiellement ce lundi dans l’après-midi après des reports la semaine dernière. La reprise s’annonce toutefois sur fond de tension. En effet l’atmosphère reste perceptible entre les groupes armés de la plateforme et de la coordination tant sur le terrain que dans les couloirs de l’hôtel El Aurassi d’Alger qui abrite les différentes délégations. Selon nos informations, les membres des deux groupes se regardaient en chien de faà¯ence avant l’ouverture officielle de ce 5ème round la semaine dernière. Ils avaient même de la peine à  s’adresser la parole. Pendant ce temps les attaques continuent dans le nord du pays. Les deux camps ne cessent de s’accuser mutuellement de violation de cessez-le-feu. Dans la capitale algérienne, le porte-parole des mouvements de la plateforme, Me Harouna Toureh, a, dans un communiqué, dénoncé la violation du cessez-le-feu par les mouvements de la coordination. Ils les accusent d’avoir attaqué des positions de la plateforme le vendredi dernier vers Tabankort non loin d’Anéfis. Des appréhensions Cette situation pour le moins délétère n’est pas de nature à  rassurer pour la suite des pourparlers. D’aucuns estiment tout simplement que la recrudescence de la violence et des attaques ne présagent rien de bon pour les assises. « Si les protagonistes censés discuter en vue d’obtenir un accord se livrent encore à  des attaques à  ce stade, cela n’est pas de bon augure », commente un observateur qui estime qu’il faut faire au préalable des réglages. Ces réglages, selon, lui consiste à  écouter encore une tous les Maliens pour avoir une vision commune à  défendre et identifier les nouveaux acteurs sur le terrain pour les intégrer si nécessaire aux négociations. « Même si l’on arrache un accord dans ce climat, il n’est pas évident qu’il sera respecté. Et ce n’est pas ce que l’on souhaite », affirme-t-il. D’autres ne poussent pas le pessimisme jusqu’à  prédire un hypothétique échec de ce 5ème round censé aboutir à  un préaccord, mais émettent des appréhensions quant à  la détérioration du climat sur le terrain. C’’est le cas par exemple des ressortissants du nord regroupés au sein du Collectif des ressortissants du nord (COREN) qui a organisé le samedi dernier à  la maison de la presse une rencontre d’information sur la paix et la réconciliation nationale. Le président d’honneur du collectif, Ousmane Issoufi Maà¯ga, en a profité pour faire part des préoccupations et inquiétudes des populations du nord face à  la résurgence des attaques qui se poursuivent toujours. Après les rencontres informelles la semaine écoulée, l’ouverture officielle de cet après-midi doit être suivie par négociations directes entre le gouvernement du Mali et les groupes armés en présence de l’équipe de médiation internationale. Les négociations vont donc s’engager autour du « projet d’accord pour la paix et la réconciliation au Mali » remis aux parties au mois de novembre dernier. Le gouvernement du Mali se fera fort pour réussir avoir un accord qui puisse préserver l’unicité, la laà¯cité et le caractère républicain de l’Etat. Il se battra certainement surtout pour un accord qui ne fasse pas mention d’Azawad comme recommandé la semaine dernière par le COREN qui n’est pas prêt à  l’accepter. Pourtant jusqu’ici les mouvements de la coordination tiennent beaucoup à  cette dénomination pour désigner les régions du nord malgré l’intransigeance de Bamako. Bien malin donc qui pourra pronostiquer le résultat de ce 5ème round des négociations ?