Alpha Condé : Le doyen de la scène politique guinéenne

Un Curriculum-vitae garni Alpha Condé est né le 4 mars 1938 à  Bossé, dans la Basse-Guinée. Il quitte très tôt…

Un Curriculum-vitae garni Alpha Condé est né le 4 mars 1938 à  Bossé, dans la Basse-Guinée. Il quitte très tôt son pays pour aller étudier en France. Ainsi en 1953, alors qu’il n’a que 15 ans, il poursuivra ses études secondaire et supérieure à  Paris. Au milieu des années 1960, il obtiendra son diplôme de Sciences politiques à  la Sorbonne. Le jeune guinéen qu’il était, ne se contentera pas de prestigieux diplômes. Il décrochera successivement une licence de sociologie, un DES de sciences politiques, puis un doctorat d’Etat en droit. Il dispensera des cours à  l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne à  l’Ecole nationale supérieure des télécommunications. Avant de devenir responsable Afrique de la société Négoce International sucres et denrées. Alpha Condé sera ensuite Directeur Général du Bureau d’études économiques et financières (AFRICONSULT). Enfin en 1995, il sera élu Député à  l’Assemblée Nationale guinéenne, jusqu’en 2002. Un exil obligatoire Après ses études supérieures, Alpha Condé a voulu retourner dans sa Guinée natale pour faire ses armes politiques. Face au régime dictatorial du père de l’indépendance guinéenne Sékou Touré, il n’hésite pas dénoncer des pratiques selon lui, inhumaines. Ses positions radicales l’obligeront à  s’exiler jusqu’au 17 mai 1991. Il sera condamné à  mort par contumace. Retour au bercail Le président du RPG est définitivement installé au pays depuis 19 ans aujourd’hui. Alpha Condé réussit avec quelques acteurs de la scène politique guinéenne, à  instaurer le multipartisme. En décembre 1993, il est le seul candidat à  oser se présenter contre le général putschiste Lansana Conté. Celui-ci est arrivé au pouvoir suite à  un coup d’Etat militaire contre Sékou Touré en 1984. Ce scrutin fut le premier libre et démocratique depuis l’instauration du multipartisme. l’élection fut à  l’époque qualifiée de frauduleuse par la communauté nationale et internationale. Le chef du RPG laissera Condé gagner avec 51% des voix, au risque selon lui, de voir sombrer la Guinée dans une guerre civile. « Attendons la prochaine présidentielle de 1998. Nous remporterons haut la main la victoire ». a t-il lancé à  ses partisans. Trois ans d’emprisonnement ferme Lors de la présidentielle de 1998, Alpha Condé sera à  nouveau candidat. Le 16 décembre de la même année, Lansana Conté est déclaré vainqueur avec un peu plus de 56% des voix, suivi de Mamadou Boye Bâ (24%). Plusieurs dirigeants de l’opposition seront arbitrairement arrêtés et écroués, pour avoir protesté contre les résultats du vote. De nombreux partisans et sympathisants de l’opposition en place, seront victimes d’exactions de la part des forces de l’ordre. Alpha Condé restera cloitrée dans les barbelés de la prison centrale de Conakry durant une année et 8 mois sans procès. Cette situation sera fortement dénoncée par Amnesty international qui dénonce une violation de droits de la personne. Le conseil de l’Union- Interparlementaire se joint à  Amnesty International pour évoquer une violation de l’immunité parlementaire. Face aux pressions internationales, le gouvernement met en place une cours spéciale pour juger le détenu. Malgré les interventions du président français Jacques Chirac, de la secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright et de nombreux chefs d’Etat d’Afrique et d’ailleurs, Condé sera condamné à  50 ans d’emprisonnement en 2000. Motif évoqué « Atteinte à  l’autorité de l’Etat et à  l’intégrité du territoire national. » Cependant l’année, il bénéficiera de la grâce présidentielle. Retour à  un pouvoir civil Depuis la prise du pouvoir de la Junte guinéenne, Alpha Condé axe sa politique sur le retour à  un pouvoir civil et à  la tenue d’élections libres, justes et transparentes. Il est membre des forces vives (société civile, syndicats et partis politiques). Alpha Condé après les massacres du 28 septembre 2009, a déclaré qu’il était désormais nécessaire de rompre complètement avec le passé. En février dernier, il a annoncé la participation de son parti au scrutin du 27 juin prochain.