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Alpha Oumar « Baba » Konaré : « Assez d’entendre des leaders politiques incapables salir le travail d’une vie. »

"Le sentiment qui est le mien en ce moment est celui d'un abandon intime. Fils de Alpha Oumar Konaré, et…

« Le sentiment qui est le mien en ce moment est celui d’un abandon intime. Fils de Alpha Oumar Konaré, et de Adame Ba Konaré, je réponds à  ceux qui pointent mon père de l’index, d’opérer la démarche suivante dans leur logique et de demander aux nouvelles autorités ce qu’ils pensent nécessaire. s’ils pensent vraiment qu’il est un assassin comme J’ai pu le lire, un anti-démocratie, un corrupteur/corrompu, un marionnettiste caché derrière ATT durant ces dix dernières années, une marionnette de ATT pour faire perdurer son envie de pouvoir…s’ils pensent tout cela, et autant d’autres choses viles à  son sujet, alors, oui, qu’ils demandent à  ce qu’on l’on arrête lui aussi. Comme je suis là  également, qu’ils demandent à  ce qu’on m’arrête, de même. Que ce qui doit arriver arrive. Assez d’entendre des leaders politiques incapables, haineux, assoiffés de pouvoir salir le travail d’une vie. Depuis son enfance, mon père s’est préparé à  travailler pour le Mali. Arrivé à  la fonction de commandeur en chef, il a effectué sa tâche, puis s’est tu, afin de laisser son successeur continuer la stabilisation du pays. Il aurait pu aller plus loin, mais il ne l’a pas fait, donc arrêtons de spéculer. Telle était sa volonté, et ça, C’’était pour le mieux. (…) Pendant dix années, des politiques ont envenimé le débat politique, l’ont ramené à  des considérations triviales, rapides et superficielles, sans vision à  long terme pour un futur calme. Ils ont instrumentalisé des jeunes, les ont mis dans les rues, ont tenté d’éprouver les institutions de l’état en espérant les déstabiliser et semer le chaos. La démagogie a toujours profilé derrière cela. Parmi ces personnes auto-proclamées championnes de la démocratie, combien n’ont pas participé à  la mascarade de multipartisme prévalant sous l’ère ATT ? Est-ce bien ATT qu’il faut accuser là  ? (…) Ceux qui ont combattu le « régime AOK » vers la fin, et durant l’exercice d’ATT, parmi lesquels des personnes que J’estimais plus que tout en grandissant, parmi lesquels des parents proches que J’ai aimés, et que J’aime plus que tout même maintenant…ces gens, je ne pense plus jamais pouvoir les récupérer au niveau personnel. Ils ont trahi dix ans au minimum de combat commun, ils ont voulu se mettre en avant, et s’agripper au pouvoir. Pourtant, je ne les condamne pas. Je n’ai plus la force de leur en vouloir d’avoir trahi le travail pensé ensemble, d’avoir trahi le sang qui coule dans nos veines, de ne pas avoir été là  pour la patrie tel qu’ils l’avaient promis, de ne pas avoir été là  pour moi et ma famille au moment o๠nous avions besoin les uns des autres. (…) Je dois dire que ma parole dans ce message est mienne, et elle n’engage que moi. Je ne vois de bandits ni dans le CNRDRE, ni dans le MNLA, mais dans d’autres groupes. Dans ces deux mouvements que je cite, je vois des jeunes personnes éprises de liberté et de valeurs, proposant une solution qui ne peut faire l’unanimité, du fait de sa violence, et de son aliénation de notre à‰tat. Je suis contre le conflit armé face au MNLA, je suis contre la mort de maliens, loyalistes ou rebelles, ou mutins. Au delà  de ça, je suis contre toute perte de vie humaine, quelque soit son origine sociale, ethnique, nationale, religieuse. Je suis pour le dialogue, pour le respect, pour les idées de générosité et de bienveillance. A partir de cela, J’ai été, et je suis encore contre l’envoi de soldats maliens au nord du pays pour combattre le MNLA. Les autres groupes, eux sont autre chose. Le MNLA peut nous aider, les africains peuvent nous aider, les occidentaux peuvent nous aider. Il en va de notre bien. (…) Loin de moi l’idée de coller de manière systématique, simpliste, inquisitoire et irréfléchie tous les malheurs du Mali sur le régime déchu. Mais je pense que nous sommes dans un moment o๠il faudra prendre des décisions, et mieux vaut savoir ce qui n’allait pas, afin de ne pas le refaire. Des choses peuvent être reprochées à  tous les gouvernements qui ont régné au Mali, mais dans un à‰tat de Droit, et dans une volonté de progrès, il faut tirer clairement des conclusions, mais ne pas détruire la dynamique d’évolution nécessaire à  l’enracinement de la démocratie. (…) Pour ma part, J’espère qu’à  l’issue de cette période de troubles que notre pays vit actuellement, nous saurons réfléchir de nouveau à  ce que signifie notre identité malienne, et permettre à  chacun d’atteindre son objectif du bonheur sans freiner autrui, et sans entrer dans une volonté d’imposer des idéologies rigides. Je pense à  une fédéralisation comme prochaine étape, par exemple. Merci à  tous les braves, militaires, civils, qui se mettent au devant de la scène, non pas pour glaner quelque intérêt, mais pour protéger des vies, assurer un semblant de normalité aux masses, et faire que nous ne nous sentions pas étrangers sur les terres o๠nous avons grandi, et o๠nous nous sommes aimés. (…) Dougoukolo Alpha Oumar « Baba » Konaré