AN: la valse des députés

A chaque élection, le même spectacle: c'est le début de la transhumance! Elle est même devenue le sport favori des…

A chaque élection, le même spectacle: c’est le début de la transhumance! Elle est même devenue le sport favori des députés à  l’Assemblée Nationale. Avant même la session inaugurale de la nouvelle Assemblée nationale, deux députés viennent de « migrer » à  l’ADP Maliba, rentrant ainsi dans la majorité présidentielle. Il s’agit de Ténin Simpara élue sur la liste CNID en alliance avec la CODEM en commune I et de Souleymane Seydou Ouattara élu sur la liste Parena à  Kadiolo. Le terme de transhumance est généralement employé pour expliquer la migration périodique d’une part du bétail (bovidés, équidés et ovins) de la plaine vers la montagne ou de la montagne vers la plaine, d’autre part des abeilles d’une région florale à  une autre, et ce en fonction des conditions climatiques et de l’alternance des saisons. Au Mali, ce mot a d’autres connotations sur la scène politique. Si le bétail était guidé par un berger, les hommes politiques maliens sont guidés par leur appétit du pouvoir. C’est dire qu’une fois élus, ils oublient leurs peuples au profit de leurs intérêts personnels. Cette pratique, décriée et pourtant toujours présente, est l’une des sources de démotivation de l’électorat dont moins de 25% s’est déplacé lors des dernières législatives. Elle met en doute la moralité même de nos élus. Prenant le cas par exemple de la désormais « honorable » Ténin Simpara, a claqué la porte du CNID pour rejoindre l’ADP Maliba. Mais auparavant, elle faisait partie du RPM. Quant à  Souleymane Seydou Ouattara, il a remis sa démission au secrétaire général du Parena, Maitre Amidou Diabaté le lundi dernier pour grossir le rang de l’ ADP-Mali. C’est pourtant grâce à  sa base du Parena qu’il a été élu. Que comprendre de ce virement immédiat de ces honorables qui déshonorent les députés ? « Au Mali, on fait la politique sans conviction, sans idéal. Cela s’explique par le nombre de partis politiques. On cherche des postes et non à  défendre un idéal, un projet de société » déplore Adama Daou, enseignant.