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Angelina Jolie en croisade contre le viol « arme de guerre »

Le sujet est devenu le cheval de bataille de l'épouse de Brad Pitt depuis plusieurs années. L'actrice a d'ailleurs effectué…

Le sujet est devenu le cheval de bataille de l’épouse de Brad Pitt depuis plusieurs années. L’actrice a d’ailleurs effectué plusieurs voyages de sensibilisation, notamment au Rwanda et en Bosnie. Ce sommet qui est une première, réunit des délégations de plus de cent pays : représentants gouvernementaux, ONG, religieux, experts militaires et juridiques, associations humanitaires et membres de la société civile. Sont également présents 48 ministres des Affaires étrangères mais aussi ceux qui étaient et continuent à  être en première ligne : des victimes, témoins et acteurs sur le terrain, tels le gynécologue-obstétricien congolais Denis Mukwege, qui soigne les femmes violées en République démocratique du Congo (RDC). Outre les échanges officiels, le sommet propose un programme ouvert au public (ateliers, conférences, expositions, films) pour sensibiliser à  un mal souvent dissimulé sous l’horreur de la guerre. « à‰veiller les consciences » Les chiffres sont accablants. Selon les Nations Unies, 36 femmes et filles sont violées chaque jour en RDC, o๠l’on estime à  plus de 200.000 le nombre de femmes ayant souffert de violences sexuelles depuis 1998. Entre 250.000 et 500.000 femmes ont été violées au cours du génocide du Rwanda de 1994. Plus de 60.000 lors du conflit en Sierra Leone. Et au moins 20.000 pendant le conflit en Bosnie au début des années 1990. Au Mali aussi, les femmes ont vécu leur lot d’horreur pendant l’occupation des régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal de mars 2012 à  avril 2013. Angelina Jolie et William Hague entendent, par leur engagement, « éveiller les consciences » sur ce qui reste un fléau et pousser les acteurs à  plus d’actions pour y mettre fin. Ils recevront vendredi le renfort du secrétaire d’à‰tat américain John Kerry, qui en a fait un «combat personnel». En février, les deux ministres avaient co-signé une tribune dans laquelle ils affirmaient : «Nous avons vu l’horreur. La question maintenant est de savoir si on peut fédérer les actions et les énergies pour l’empêcher.» Selon le secrétaire d’à‰tat américain, il faut commencer par considérer le viol en temps de guerre comme «un crime international majeur et plus seulement comme la conséquence inévitable de tout conflit». «Il faut ensuite convaincre chaque gouvernement de refuser de servir de refuge à  ceux qui ont commis ces actes infâmes». Ce dernier point «devrait être un des héritages principaux du sommet de Londres», a insisté John Kerry. Autres pistes évoquées : comment améliorer les systèmes judiciaires, la formation des militaires et le soutien aux victimes.