Anneau Sotrama, ça tourne pas rond

Un seul souci a guidé les autorités lors de l'élaboration et la prochaine mise en circulation de l'anneau Sotrama du…

Un seul souci a guidé les autorités lors de l’élaboration et la prochaine mise en circulation de l’anneau Sotrama du centre commercial de Bamako: libérer le centre-ville et faciliter la circulation dans la zone du grand-marché-Railda. Mais l’initiative est en train de virer au cauchemar pour les usagers des transports en commun et pour les chauffeurs qui n’entendent pas faire des détours qui diminueraient les recettes, selon eux…Et ils sont prêts à  tout pour se faire entendre. Les chauffeurs de Sotrama et leurs apprentis ont décidé de ne pas respecter le nouveau tracé et ont bloqué hier et aujourd’hui les taxis et les véhicules de particuliers sur certaines artères. Malgré l’important dispositif de sécurité déployé au centre-ville, les contestataires ne veulent pas en démordre et se disent déterminés. Un chauffeur de sotrama se dit révolté: »le trajet est long avec des routes étroites qui traversent Bagadadji ou le marché Dibida. Des tronçons dangereux pour les conducteurs que nous sommes mais aussi pour les populations riveraines ». Le fait que sur la voie qui traverse le marché Dabanani, la portion réservée aux minibus soit plus petite que celle réservée aux voitures personnelles et aux taxis, l’exaspère au plus haut point. Il dit ne « pas comprendre pourquoi ce favoritisme. Si on veut interdire les sotrama, qu’on le fasse, mais nous n’allons pas accepter cette situation ». Pour manifester leur mécontentement, outre les blocages aucentre-ville, les chauffeurs ont purement et simplement refusé d’emprunter l’anneau sotrama. Les clients qui voulaient se rendre en ville étaient débarqués en face du Palais des congrès(pour ceux qui empruntent le Pont Fahd) ou au niveau du square Patrice Lumumba (pour le Pont des Martyrs). Des clients qui se retrouvent otages d’une situation qui étaient censée les arranger. Des longues marches forcées et d’inévitables retards au service, puisque le mouvement d’humeur n’était pas prévisible. Certains se disent compréhensifs envers les chauffeurs de minibus mais demandent que la loi soit respectée. « ça fait des mois qu’on parle de ça, personne n’a réclamé et on attend la mise en oeuvre pour contester, il faut cghanger cette mentalité », nous confie Hawa, qui se hâte, à  pied, vers le centre artisanal. « Cela prendra le temps qu’il faut, mais les gens vont finir par s’y habituer » déclare un responsable de la Compagnie de la Circulation Routière (CCR). Il est en fait possible, selon lui, de circuler sur les tronçons décriés par les chauffeurs parce que désormais il ne faudra plus faire de longs arrêts. En attendant, le déploiement de forces de l’ordre continue, donnant des allures de camp retranché au centre-ville de notre capitale. Si vous avez raté les explications à  la télé, voici le tracé du nouveau circuit. Commençant par le marché Dibidani, il passe devant le ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, longeant les rails, devant la Grande mosquée et finit au niveau de l’ORTM dans le quartier Bozola. Cet itinéraire est désormais réservé aux véhicules particuliers, aux taxis et aux camions bennes.