Ansar Dine : la charia toujours sous le manteau

Après avoir rencontré le 9 juin une délégation de rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) pour…

Après avoir rencontré le 9 juin une délégation de rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) pour des négociations de paix, Blaise Compaoré a reçu des émissaires d’Iyad Ag Ghaly à  Ouagadougou. Dès lors, beaucoup se demandent ce que la médiation peut bien négocier avec les islamistes qui occupent les trois régions du nord du Mali. l’objectif d’Ansar Dine est clair : islamiser le Mali. Dans une interview accordée à  notre confrère de l’Essor, Iyad Ag Ghaly déclarait : «Â Nous sommes tous Maliens et nous sommes contre la division du Mali ». Au nord pourtant, de nombreux citoyens ne partagent pas l’idée de vivre selon la charia et l’ont fait savoir à  travers des manifestations populaires notamment à  Kidal le 5 juin. La menace AQMI Autre écueil. La présence d’AQMI dans la zone. La médiation burkinabè a demandé à  l’organisation de rompre avec les « terroristes » d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). « Nous acceptons la médiation du Burkina Faso, nous empruntons la voie de cette négociation », a répondu Cheick Ag Wissa, porte-parole d’une délégation d’Ansar Dine en tamasheq (langue touareg). Pour les autorités burkinabè, le groupe islamiste, qui veut imposer la charia (loi islamique) dans tout le Mali reste en position de force dans le Nord, mais doit « clarifier (ses) positions ». «Â En tout état de cause, nous avons le devoir de nous acheminer tous ensemble vers une solution globale négociée de paix », a insisté Djibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères du Faso. Pour Farouk Ag Issa, ressortissant de Kidal, ce comportement est assimilable à  un retour de manivelle qui cache mal la précarité qui pourrait gagner l’organisation islamiste. La rupture avec AQMI et l’alliance ratée avec le MNLA, pourrait affaiblir Ansar Dine, sur le plan de l’occupation du territoire et de la mobilité des troupes. Or témoigne, un ressortissant du nord, le groupe recrute dans ses rangs de jeunes nordistes et les forme à  l’art de la guerre. Ansar Dine peut-il réellement se passer d’AQMI, qui connaà®t bien le désert pou y avoir opéré durant de longues années etorchestré de nombreux enlèvements d’occidentaux ? Si la délégation d’Ansar Dine a manifesté sa volonté à  s’engager dans la voie d’une solution politique négociée, son idéal d’islamiser le Mali reste un problème. Le principe de laà¯cité, consacré par la Constitution malienne, ne pouvant pas faire l’objet de concessions.