APE: la CEDEAO fait de la résistance

Après des années de négociation et alors qu'un accord semblait possible, les pays de la CEDEAO ont de nouveau opposé…

Après des années de négociation et alors qu’un accord semblait possible, les pays de la CEDEAO ont de nouveau opposé leur refus à  l’ APE(Accord de Partenariat Economique) proposé par l’Union Européenne. A l’issue de la 44ème Réunion ordinaire des chefs d’à‰tat et de gouvernement de la CEDEAO organisée samedi dernier à  Yamoussoukro, le communiqué final a douché les espoirs du côté de Bruxelles. Certains chefs d’à‰tat, et en particulier celui du Nigeria, ont soulevé des préoccupations concernant certains points techniques de cet accord, obligeant les chefs d’à‰tat et de gouvernement à  remettre à  plus tard la signature de cet accord, selon le texte. Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont néanmoins réaffirmé leur fort engagement en faveur de cet accord, et leur volonté de principe de parvenir à  la conclusion de cet accord. La Commission de la CEDEAO a demandé aux négociateurs en chef de prendre des mesures pour résoudre les problèmes soulevés par le Nigeria et d’autres à‰tats membres dans les deux mots, afin de pouvoir apposer leur signature à  cet APE. L’APE pas encore « bénéfique » pour la sous-région L’APE est un accord sur le commerce et le développement négocié entre l’UE et les pays de la région Afrique, Caraà¯bes et Pacifique impliqués dans un processus d’intégration économique régionale.Il vise entre autres choses à  aider les pays des blocs régionaux et subrégionaux à  s’intégrer dans l’économie mondiale et à  saisir leur part des opportunités offertes par la mondialisation.S’exprimant par la suite lors d’une conférence de presse, le président ghanéen John Dramani Mahama, nouveau président élu à  la tête de la CEDEAO, a déclaré que les dirigeants étaient d’accord sur le principe avec cet accord, mais qu’ils devaient négocier un accord qui soit bénéfique pour leur population. Au Ghana et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, des groupes d’intérêts religieux ou agricoles ont exprimé leur opposition à  la signature de cet accord par la CEDEAO, estimant qu’il aggraverait les problèmes économiques de leur pays. Des ministres du Commerce et des spécialistes de négociation de la CEDEAO ont décidé le 12 mai 2011 contre une adhésion à  ce qu’ils ont appelé des demandes « déraisonnables » de l’Union européenne sur leurs APE. La décision, prise lors d’une réunion du Comité Ministériel de Suivi (MMC) sur les APE, a ralenti la poursuite des négociations avec l’UE. A Yamoussokro, la préoccupation du MMC portait essentiellement sur la décision de l’UE de modifier une loi sur l’accès au marché européen.