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Appel à tous les démocrates africains contre le coup d’Etat constitutionnel de Wade !

Le Conseil constitutionnel sénégalais a le 27 Janvier 2012 considéré la candidature de Wade aux élections présidentielles du Sénégal comme…

Le Conseil constitutionnel sénégalais a le 27 Janvier 2012 considéré la candidature de Wade aux élections présidentielles du Sénégal comme valide. Cette validation a été confirmée dans la nuit du 29 au 30 janvier par le rejet de tous les recours contre cette candidature illégale, illégitime, immorale. Il s’agit là  d’une décision inique et indigne d’une institution dont le rôle est de protéger la démocratie et les libertés publiques. Il faut rappeler que le Président Wade, 86 ans officiellement, après deux (2) mandats, soit 12 ans à  la tête de l’Etat souhaite briguer un troisième mandat de sept (7) ans (devant expirer quand il aura 93 ans !) alors que la constitution de 2001 qu’il a lui-même fait voter (modifiée plus de 17 fois en 11 ans) limite les mandats à  deux (2). Au-delà  de la forfaiture juridique, C’’est une dérive politique de plus, un naufrage moral pour un homme qui pourtant, un temps, a été le porte-voix des espoirs de la jeunesse sénégalaise. Le débat s’est déplacé sur le terrain politique bien avant cette décision que l’histoire rangera sans doute dans les poubelles bien remplies du droit constitutionnel africain. Par cette crise, qui est la marque des régimes finissant, Wade offre aux sénégalais une opportunité historique de refonder une société démocratique nouvelle et durable. Pour ce faire, le peuple sénégalais tout entier doit se lever, comme un seul être et faire front à  ce hold-up constitutionnel, qui prépare un coup d’Etat électoral, prélude à  la dévolution monarchique du pouvoir au rejeton Wade. Le Sénégal sera-t-il en mesure de relever ce défi qui ne peut que le grandir ? Les propos de l’avocat sénégalais Mbaye Dieng, il y a prés de 20 ans, soulignant que «Â chaque peuple supportera son sort aussi longtemps qu’il ne pourra y mettre fin » sont d’une terrible actualité. J’ose espérer que le Sénégal, en particulier sa jeunesse, saura être à  la hauteur des enjeux car «Â  il est (…) des circonstances o๠le respect de soi exige de prendre le risque de ne pas survivre (…) pour être digne de vivre » (J. Attali). Dans ce combat dont l’issue incertaine peut être grave pour notre sous-région, le Sénégal a besoin de tous les africains et en particulier du peuple voisin du Mali, peuple fier, digne et héritier des grands empires et qui fait sa révolution. Il n’y a pas de doute que le peuple frère du Mali, malgré ses difficultés actuelles, sera aux cotés du peuple sénégalais qui a tant besoin de sa vigueur révolutionnaire afin de pouvoir terrasser l’hideux monstre anti-démocratique qu’est devenu Abdoulaye Wade. C’’est cette Afrique nouvelle que tous les patriotes s’engagent à  construire ensemble. Et ce n’est pas un hasard, si le Mali et le Sénégal ont été le même pays et ont encore la même devise : un peuple, un but, une foi ! Momar Mbengue, un sénégalais vivant au Mali Bamako, le 22 Février 2012