Appels sur Actualité à Bamako : Débat sur le cinquantenaire

En marge de la tenue de la 10e édition du Forum de Bamako, qu'abrite Bamako depuis mardi, la Radio France…

En marge de la tenue de la 10e édition du Forum de Bamako, qu’abrite Bamako depuis mardi, la Radio France Internationale, à  travers l’émission « Appel sur l’Actualité » de Juan Gomez, a organisé au Centre International de Conférence de Bamako, un débat sur le cinquantenaire des pays africains. Rappelons que ce sont 17 pays africains qui célèbrent cette année le cinquantenaire de leur accession à  l’indépendance. Parallèllement, l’animateur Alain Foka a aussi enregistré deux émissions de Médias d’Afrique, sur le cinquantenaire et le rôle des médias dans l’édification de la délocratie. Le bilan de cinquante ans d’indépendance En plus des traditionnels auditeurs qui devaient animer l’émission, Juan Gomez avait invité Messieurs Martin Ziguelé, ancien Premier Ministre de Centrafrique et Oumar Mariko, Député et opposant malien. D’entrée de jeu, Oumar Mariko a rendu un hommage au Président Modibo Keita pour s’être battu afin d’obtenir l’Indépendance pour le Mali. Cependant, les idéaux pour lesquels il s’est battu sont actuellement bloqués, a déploré l’opposant. Quant à  Martin Ziguelé, il a soutenu que l’Indépendance était une nécessité. Et d’ajouter que s’il est excessif de dire que rien n’a été fait pendant ces 50 ans, il est aussi présomptueux de penser que tout est parfait. Aux dires de l’ancien Premier Ministre Centrafricain, le plus grand échec des pays africains a été la gouvernance économique. L’Afrique, pieds et poings liés Nombre d’auditeurs, tout en rendant hommage aux pères des indépendances, pensent que l’Afrique n’est toujours pas indépendante. Certains estiment que le premier attribut de souveraineté d’un Etat, est sa monnaie, alors que la nôtre est garantie par le trésor public français. Ils ont dénoncé, entre autres les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) avec leur lot de privatisations des sociétés et entreprises d’Etat avec à  la clé des licenciements massifs. A cela s’ajoutent la corruption et l’impunité dans nos Etats, les difficultés liées à  la formation et à  la problématique de l’emploi des jeunes. D’autres auditeurs pensent qu’il y a eu d’énormes progrès, notamment dans la construction de routes, de centres de santé, d’écoles … Quelques auditeurs sont aussi intervenus sur la difficulté par rapport à  l’émergence politique de la femme ; sur l’épanouissement culturel et social, en regrettant que la culture a été le parent pauvre pendant les 23 ans de dictature. Ou sur les avancées technologiques. Oumar Mariko de conclure en martelant que ça lui choque que des milliards soient dépensés dans la célébration du cinquantenaire. Pour sa part Martin Ziguelé a une position plus nuancée, il pense qu’on peut s’amuser tout en menant la réflexion sur le bilan du cinquantenaire et surtout sur les perspectives du continent.