Après la mort par balles du « chauffeur » de Kita, on s’interroge sur les causes de cet acte ultime…

La mort d'un automobiliste aurait-elle pu être évitée, ainsi que l'escalade de violences qui a suivi, à  Kita, ce 15…

La mort d’un automobiliste aurait-elle pu être évitée, ainsi que l’escalade de violences qui a suivi, à  Kita, ce 15 juillet ? Les faits Situé à  165 km de la capitale, la ville de Kita, vit sous haute tension, après qu’un automobiliste, interpellé par un homme en uniforme pour un contrôle, ait été tué par balles. On se demande bien ce qui a pu motiver le militaire à  tirer. Dans quelle zone et quels étaient les enjeux géostratégiques de cet endroit, pour que le pire ait eu lieu. Selon un communiqué du ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, c’est au niveau du village de Kobri, dans le cercle de Kita, qu’une mission du service des impôts en contrôle des vignettes a interpellé le véhicule de transport public dont le conducteur a refusé de se soumettre à  l’injonction. Certains parlent de réglements de comptes et d’autres évoquent une bévue militaire. Toujours est-il qu’après l’incident, des manifestants en colère se sont mis à  saccager des maisons et des bâtiments appartenant aux services de sécurité, de même qu’un centre d’impôts. Pour l’heure, les sources convergent, vers la même version, celle d’une mort rapide et incomprise. Réactions ! L’indignation mêlé à  la stupeur… Pour beaucoup, il est aberrant qu’on ait tiré sur ce pauvre homme ! Khadija Fofana, journaliste TV, est indignée :  » Si le chauffeur, a qui on a demandé de s’arrêter, a refusé d’obéir, il n’était pas nécessaire de le tuer, mais simplement de chercher à  le dissuader ! Il y a quand même des étapes ! Est-ce que le militaire qui a tiré, respecte t-il son uniforme ? Pour d’ autres comme Youssouf T, commerçant, l’uniforme exige le respect. « Si un homme à  qui on a donné un ordre, refuse d’obtempérer, alors, le militaire est en droit de tirer ! Ce sont les codes de l’armée, ajoute Boubacar, enseignant ! C’est sans doute difficile à  comprendre pour le simple citoyen, qui voit là  un acte gratuit, mais on ne badine pas avec les militaires ! » En temps normal, une sentinelle, chargée de la sécurité d’une aire particulière, a l’ordre de tirer sur tout ce qui bouge. », rapporte Youssouf T. Pour autant, la mort de ce chauffeur a installé un climat de terreur à  Kita, une ville de l’ouest du Mali, réputée pour être calme ? Région agricole, Kita n’avait pas connu d’incidents majeurs depuis lors.  » Cet évènement est révélateur d’un malaise dans notre pays, tente d’expliquer, Sékou, commercial ! Celui du non respect des autorités. On vit dans un pays, o๠l’on a plus aucune considération pour l’uniforme ! Il est déplorable que cet homme ait été tué, mais quelque part, il a cherché cette mort, en n’obéissant pas aux ordres ». Depuis quelque temps, le Mali affronte la mort et la terreur au Nord avec les Salafistes du groupe AQMI( Al Qaeda au Maghreb Islamique) et les prises d’otage régulières. Il n’y a pas si longtemmps, un lieutenant colonel était assassiné à  son domicile. Et ce nouvel incident de Kita, si tant est qu’il n’ait aucun lien avec le terrorisme, plonge les maliens dans l’incrédulité et occasionne, un regain de violences inattendues de la part des citoyens. La mort de ce chauffeur étant alors un prétexte, pour réveiller les frustrations et déclencher cette agitation contre les symboles de l’autorité militaire ?