Après le Nord, Kati s’embrase et ATT appelle au calme

17 jours après l'éclatement de la rébellion au Nord, le chef de l'état fait une déclaration à  la télévision nationale.…

17 jours après l’éclatement de la rébellion au Nord, le chef de l’état fait une déclaration à  la télévision nationale. C’était le 1er février à  20h30 face à  un peuple inquiet quant aux conséquences des attaques au Nord et qui ont coûté la vie à  de nombreux citoyens et mlitaires maliens . Deux jours auparavant, les femmes de militaires à  Kati, avaient marché et menacer d’aller voir le président à  Koulouba. La situation n’en est pas restée là , puisque hier mardi, aux environs de 11h, à  Kati, des jeunes en colère ont d’abord bloqué toutes les voies d’accès aux automobilistes avant de piller et saccager des infrastructures appartenant à  des citoyens touaregs. Il s’agit notamment de la polyclinique Alama située en face du Prytanée militaire de Kati, et appartenant à  un médecin d’origine touareg. Là , les manifestants ont abà®mé du matériel médical et se sont ensuite acharnés contre une pharmacie populaire. Un peu plus tard, ils ont saccagé une villa appartenant à  une dame Touareg. Brandissant des pancartes et hurlant des slogans, ils en voulaient surtout au président de la République  » ATT, tu vas laisser le pouvoir »,  » Nous ne voulons plus d’ATT ! Il a tué nos pères et frères », criaient certains au comble de l’exaspération. « Si notre président ne peut pas prendre ses responsabilités, nous n’accepterons jamais que nos enfants, nos proches meurent sur le terrain », scandaient d’autres. Décidés à  en découdre avec le pouvoir et malgré la déclaration du chef de l’état, une autre manifestation serait prévue ce jeudi. Pour tenter de contenir ce mouvement populaire, le chef de l’état s’est adressé aux Maliens à  la télévision nationale. ATT a t-il convaincu ?  » J’invite l’ensemble de nos compatriotes à  garder le sens de la fraternité qui nous a toujours caractérisés, à  éviter le piège de la confusion et de l’amalgame pour ne pas faire le jeu de ceux qui ont choisi de troubler la quiétude de notre pays ». Mais pourquoi attendre 15 jours, pour rassurer les Maliens alors que les victimes et les dégats sont déjà  là . Des citoyens tamasheqs ont été pris pour cible par des Maliens, dont les proches ont été tués au Nord par des rebelles. Une dérive ethniciste qu’ATT a tenté de condamner dans son discours, avec un ton qui se voulait ferme, mais qui laisse certains désabusés : « Je voudrais convier toutes les Maliennes et tous les Maliens à  savoir faire la part des choses. Ceux qui ont attaqué certaines casernes militaires et localités au Nord ne doivent pas être confondus avec nos autres compatriotes Touareg, Arabes, Songhoà¯, Peulh… qui vivent avec nous, qui vivent nos difficultés, qui ont choisi le Mali, qui ont choisi la République, qui ont choisi la loyauté et qui ont les mêmes droits et les mêmes aspirations que nous à  vivre en paix dans un pays dédié totalement à  son développement », a affirmé le président. Et de poursuivre :  » Ne les confondez pas avec ceux qui ont tiré à  Ménaka, Tessalit, Aguelhock, Niafunké et ailleurs. Nous avons plutôt le devoir d’aider nos frères et sœurs, de les assister pour surmonter les épreuves du moment ». N’aurait-il fallu pas dès les premières attaques du Nord, s’adresser aux Maliens pour éviter tout amalgame et surenchère identitaire. Aujourd’hui, la tension reste toujours vive à  Kati et d’autres manifestations seraient prévues ce jeudi.