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AQMI ou l’illusion de l’information tronquée

Vendredi 24 juin 2011, une opération militaire de grande envergure est lancée par les forces armées mauritaniennes, dit-on, contre Al-Qaà¯da…

Vendredi 24 juin 2011, une opération militaire de grande envergure est lancée par les forces armées mauritaniennes, dit-on, contre Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, Aqmi, près de la forêt de Wagadou à  la frontière avec le Mali. l’assaut, qui s’est poursuivi jusqu’au dimanche 26, a fait neuf morts parmi les islamistes. Quelques heures après l’opération, au cours d’une conférence de presse à  Nouakchott, les forces de sécurité mauritaniennes se fendent d’un communiqué revendiquant la paternité de cette de cette frappe militaire. Et le Mali? Opération conjointe ? l’opération de communication à  la mauritanienne a fait conclure aux médias qu’il s’agissait d’une initiative des forces armées et de sécurité de la Mauritanie. Mais coup de théâtre le lundi 27 juin quand au ministère malien de la défense, nous apprenons qu’il s’agit d’une opération militaire conjointe du Mali et de son voisin mauritanien. De sources militaires, des officiers de l’armée de l’air malienne faisaient partie des deux délégations, laissant envisager un recours à  des moyens aériens pour le projet d’opération. Mieux, le même jour, le Mali annonce l’empoisonnement de plusieurs activistes islamistes à  l’issue de ce raid. L’armée malienne a, ainsi pour sa part, indiqué l’arrestation dans la nuit de samedi à  dimanche, de neuf membres d’Aqmi près de la forêt de Wagadou,. Il s’agit de six Mauritaniens et de trois personnes d’ethnie peule dont la nationalité n’a pas été précisée. Il n’en fallait pas moins pour provoquer la colère de Nouakchott. Qui regrette que « les prisonniers soient de simples citoyens mauritaniens ». Au regard des dernières évolutions de l’affaire, il y a fort à  craindre un risque de divergence entre le Mali et son partenaire mauritanien dans la lutte contre l’insécurité au Sahel. Flou autour de la communication Dans cette confusion autour de l’opération du vendre 24 juin, le gouvernement malien a pêché par son manque de communication. Et aujourd’hui le flou entretenu autour de l’opartion a laissé place aux spéculations. Beaucoup de zones d’ombres autour cette offensive militaire. On a l’habitude de qualifier l’armée de « grande muette », mais la circulation de l’information en ces périodes crises sécuritaires, est fondamentale. Lorsque le Mali fait face de telles opérations militaires, le fait agaçant demeure l’absence de communiqué officiel du gouvernement, bien souvent ce sont les médias ocidentaux qui ont la primeur de l’information concernant ces attaques grâce à  des informateurs sur place. La presse étrangère détient presque toujours le scoop au mépris des organes d’information locaux. Or, visiblement dans la lutte contre l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne, les différents pays (Niger, Algérie, Mauritanie) jouent la carte de la communication. Et n’y a que le Mali qui opte pour le silence. Dans la bataille de communication autour de cette opération militaire, C’’est la Mauritanie qui semble tirer son épingle du jeu.