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Armée chinoise en Afrique : l’’offensive du dragon se poursuit

En mai 2015, le porte-parole du ministère chinois des Affaire étrangères, Hong Lei, annonçait la création à  Djibouti d'une base…

En mai 2015, le porte-parole du ministère chinois des Affaire étrangères, Hong Lei, annonçait la création à  Djibouti d’une base militaire pour l’Armée populaire de libération (ALP). Un projet qui est entré dans sa phase concrète depuis le démarrage le 25 février des travaux de construction, selon le porte-parole du ministère de la Défense, Wu Qian. Il aura auparavant fallu la conclusion d’un accord avec Djibouti, pays de la Corne de l’Afrique, qui abrite aussi des bases militaires japonaise, française et américaine. Les responsables chinois refusent d’user des qualificatifs « militaire » ou « navale » à  propos de cette base, préférant dire qu’il s’agit plutôt « d’infrastructures de soutien à  Djibouti. ». Pour Pékin, cette base servira à  « effectuer des missions navales anti-piraterie au large de la Somalie, à  fournir une assistance humanitaire et à  faciliter la participation des troupes chinoises aux missions de maintien de la paix de l’ONU en Afrique ». Ce déploiement chinois est une première, qui plus est à  Obock, lieu stratégique situé à  quelques encablures du Yémen, pays plongé dans le chaos. Mais cette base servira également de point d’observation des mouvements des flottes américaine et japonaise. Emmanuel Lincot, spécialiste de la Chine et auteur d’ « Esquisse de Chine », explique qu’il y a « de nombreux expatriés chinois sur le continent africain, d’o๠la nécessité d’avoir des hommes suffisamment formés pour faire face à  d’éventuelles crises ». Par exemple en Lybie, avec la chute de Kadhafi, la Chine a sué sang et eau pour rapatrier la dizaine d’expatriés travaillant dans les raffineries libyennes. « à€ ne pas oublier également, au Sud Soudan, à  proximité de Djibouti, les Chinois ont des intérêts dans le domaine des hydrocarbures. Il y a donc nécessité à  renforcer le rôle stratégique de la Chine », ajoute l’analyste. Il ne fait aucun doute que C’’est là  un pas en avant dans l’offensive du dragon sur le continent, entamée dans les années 2000. La Chine est depuis devenue le premier partenaire commercial de l’Afrique, théâtre de la guerre de plus en plus manifeste que se livrent les puissances mondiales pour le contrôle des ressources.